L’Arabie saoudite investit massivement dans le dessalement de l’eau

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord représentent environ 48 % de la production mondiale quotidienne d’eau douce dessalée, selon un rapport publié sur le site « MENA Desalination Projects ». Le dessalement consiste à éliminer le sel et d’autres contaminants de l’eau de mer pour produire de l’eau potable. Alors que cette ressource, essentielle à la vie, est de plus en plus convoitée de par le monde, les pays se tournent de plus en plus vers la désalinisation pour subvenir à leurs besoins. À l’heure actuelle, on estime que plus du tiers de la population mondiale vit dans un pays confronté au stress hydrique, mais cette proportion pourrait doubler au cours de la prochaine décennie.

Le rapport indique qu’un total de 39,3 milliards de dollars est actuellement dépensé dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord pour des projets d’usines de dessalement, qu’ils soient planifiés ou en cours de réalisation. En tant que riches nations pétrolières dotées d’un bon accès à l’eau de mer, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les deux pays qui investissent le plus dans ce domaine, avec des projets d’une valeur totale respective de 14,6 milliards et 10,3 milliards de dollars. Selon le Conseil américano-saoudien des affaires, 60 % de l’eau douce de l’Arabie saoudite provenait du dessalement en 2019, la majorité étant produite par société d’État « Saline Water Conversion Corporation (SWCC) ».

Alors que les sécheresses sont de plus en plus fréquentes et qu’il devient urgent de réduire la pression sur les nappes phréatiques, pourquoi davantage de pays côtiers n’investissent-ils pas autant dans le dessalement de l’eau de mer ?

Ailleurs dans le monde, certains pays le font, du moins dans une certaine mesure. En 2018, les États-Unis comptaient 167 usines de dessalement en Floride, 52 au Texas et 58 en Californie, selon une étude des représentants du secteur. En Europe, la plus grande centrale de désalinisation est installée près de Barcelone, en Espagne. L’Australie et le Royaume-Uni font également partie des pays riches qui possèdent et utilisent des usines de dessalement, bien qu’aucune d’entre elles n’ait la même taille que les installations en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et en Israël.

À ce jour, les technologies de dessalement de l’eau de mer présentent toutefois des limites importantes, comme le fait que les usines sont extrêmement coûteuses à construire et à faire fonctionner, et qu’elles nécessitent beaucoup d’énergie. En outre, elles rejettent de grandes quantités d’eau chaude ultra-salée (saumure) contenant des produits chimiques qui sont nocives pour les écosystèmes marins, ainsi que des gaz à effet de serre si elles fonctionnent au diesel.