Ce sont deux projets de loi qui ont été adoptés en lecture préliminaire, ce qui signifie qu’ils seront examinés pour une éventuelle poursuite du processus législatif. Ces textes ont été proposés respectivement par le vice-ministre Avi Maoz, appartenant au courant suprémaciste, et par l’un des chefs de l’opposition, Avigdor Lieberman. C’est un double vote symbolique, mais lourd de sens. Car le but avoué était d’embarrasser le Premier ministre israélien en pleine visite du vice-président américain J.D. Vance, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Benyamin Netanyahu a tenté sans succès de repousser cette initiative : « Le vote de la Knesset sur l’annexion était une provocation politique délibérée de l’opposition, destinée à semer la discorde pendant la visite du vice-président JD Vance en Israël », a affirmé le bureau de Benyamin Netanyahu dans un communiqué.
Malgré les consignes, un député du Likoud, le parti de Benyamin Netanyahu a voté en faveur du projet. Et c’est le cas également des partis d’extrême droite et de plusieurs députés de l’opposition. Il faut rappeler qu’en juillet dernier une motion déclarative sur le même sujet avait été adoptée par 71 députés sur les 120 que compte la Knesset.
Washington martèle qu’il n’y aura pas d’annexion de la Cisjordanie
La réaction du secrétaire d’État américain a été immédiate. Marco Rubio estime que les projets d’annexion d’Israël en Cisjordanie « menacent » la trêve et pourraient être contre-productifs. Il faut rappeler que Donald Trump lui-même s’est opposé à l’annexion de la Cisjordanie : cela n’arrivera pas, avait-il proclamé. Et c’est pour cette raison que les responsables américains se rendent en Israël un après l’autre, pour surveiller de près la mise en œuvre de l’accord.
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« La Cisjordanie ne va pas être annexée par Israël », a affirmé de son côté le vice-président américain J.D. Vance. « Si c’était un coup politique, c’était un coup politique très stupide et je le prends personnellement comme une insulte ». « La politique de l’administration Trump est que la Cisjordanie ne sera pas annexée par Israël, cela continuera d’être notre politique », a-t-il déclaré à la fin de sa visite en Israël.
Après le départ de J.D. Vance à la mi-journée, le secrétaire d’État Marco Rubio est attendu en Israël jeudi 23 octobre. Et les émissaires Steve Witkoff et Jared Kushner font des va-et vient permanents. Les Américains ont mis sur pied en Israël un Centre de coordination civil-militaire pour contrôler la situation. Avec humour, les médias en Israël parlent de Bibi-sitting.
Condamnation de plusieurs pays arabes et musulmans
Plusieurs pays arabes et musulmans, dont l’Arabie saoudite, ont condamné dans un communiqué conjoint l’examen par le Parlement israélien des deux propositions de loi ouvrant la voie à une annexion de la Cisjordanie occupée.
« L’Arabie saoudite, la Jordanie, l’Indonésie, le Pakistan, la Turquie, Djibouti, Oman, la Gambie, la Palestine, le Qatar, le Koweït, la Libye, la Malaisie, l’Egypte, le Nigéria, la Ligue arabe et l’Organisation de coopération islamique condamnent avec la plus grande fermeté l’adoption par la Knesset israélienne de deux projets de loi visant à imposer une soi-disant “souveraineté israélienne” sur la Cisjordanie occupée et sur les colonies illégales israéliennes », affirme le communiqué relayé par l’agence de presse saoudienne, SPA.
