FABIUS A BERLIN POUR SOUTENIR LE LIBAN « TOUCHE PAR LA CRISE SYRIENNE » Le Quai d’Orsay a annoncé hier que le ministre des Affaires étrangères et du développement économique, M. Laurent Fabius, participera aujourd’hui à Berlin à la réunion du groupe international de soutien au Liban.
Dans un communiqué rendu public par le service de presse du « Quai » le soutien de la France au Liban est rappelé.
Cette réunion permettra, indique notamment le ministère, de réaffirmer notre appui au Liban dans le contexte sécuritaire actuel marqué par des violences notamment à Tripoli. Et le communiqué de poursuivre : « Elle sera (la présence française) l’occasion de rappeler la nécessaire solidarité de la communauté internationale, alors que le Liban est l’un des pays les plus touchés par la crise syrienne et l’afflux de réfugiés. Dans ce contexte, il est essentiel de dépasser la crise politique institutionnelle en procédant le plus rapidement possible à l’élection d’un président acceptable par toutes les parties. »
Le communiqué poursuit que le chef de la diplomatie française participera également à la conférence internationale sur les réfugiés syriens organisée par l’Allemagne. Les discussions, précise le texte, permettront de rappeler la solidarité de la France avec les réfugiés et les pays hôtes, en particulier le Liban, la Turquie et la Jordanie. En rappelant que la France a versé à cette fin 73 millions d’euros (49 millions d’aide humanitaire et 24 millions d’aide au développement dans le cadre des répercussions de la crise syrienne au Liban) pour venir en aide aux Syriens vulnérables en Syrie et dans les pays voisins. « Seule une solution politique en Syrie mettra un terme à la crise et permettra aux réfugiés de retrouver leur pays », conclut le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui, selon un diplomate arabe aujourd’hui à la retraite, qualifié la situation en Syrie et les événements du Liban de « crise ». En se contentant, commente ce diplomate, de parler de soutien humanitaire, chiffres à l’appui, alors que l’armée libanaise se bat en première ligne contre le terrorisme, une bataille qui a coûté la vie à 12 soldats sans compter les 91 hommes de troupe blessés et sans parler les militaires détenus par « Al Nosra » qui en ont fait l’instrument d’un odieux chantage ».
Dans les milieux libanais de Paris, on rend hommage à la France, bien entendu, pour sa présence à la conférence de Berlin et pour son soutien mais on se demande si cette aide politique et humanitaire sera suivie d’une concrétisation prochaine de l’aide militaire franco-saoudienne.
Tout en rappelant les récents propos rassurants à ce sujet du Président François Hollande et du ministre de la défense, M. Jean Yves le Drian, un ancien ministre libanais a souhaité que, malgré son caractère social et humanitaire, la conférence de Berlin donne lieu à des contacts franco-libanais qui porteraient sur l’extrême urgence de fournir à l’armée libanaise de matériels et d’armes qui pourraient au moins limiter ses pertes en vies humaines. D’autant que des parlementaires amis du Liban estiment que la bataille de Tripoli est loin d’être terminée du fait de la présence de dizaines et même de centaines de combattants dans les environs de la ville et dans la zone frontalière du Akkar.
Interrogés par « L’Orient Le Jour » sur le temps qu’il faudra pour que les premières cargaisons d’armes françaises parviennent au Liban, des responsables de ministères concernés et d’entreprises d’armement se sont contentés de nous répondre que certaines procédures sont encore en cours de finalisation sans préciser s’il s’agit de dispositions ayant trait à l’aspect technique ou financier du « deal » franco-saoudien.