De qui se moque-t-on ?…

Il faut être d’une naïveté déconcertante pour croire à la moindre divergence de vues entre Washington et Tel-Aviv sur la tragédie de Gaza. Encore moins à une inflexion au niveau du soutien inconditionnel des USA à Israël qui a, dit-on, « le droit de se défendre».

Le ballet diplomatique et les joutes verbales des grands de ce monde  mettant en garde Israël d’investir entièrement Gaza sont balayées d’un revers de la main par Benjamin Netanyahu qui clame « Nous nous battrons avec nos griffes et avec les armes nécessaires pour gagner la bataille ». Des griffes géantes effilées comme les missiles qui frappent Gaza depuis le 7 octobre.

Il faut connaître la fourberie des dirigeants arabes, la naïveté et l’impuissance de leurs peuples pour comprendre la supercherie. Seule une poignée d’étudiants américains et européens ont sauvé l’honneur sur les campus face à la police. Les « masses arabes », sauf de rares exceptions, sont tétanisées par peur de la répression.

Même les foules tunisiennes et égyptiennes des printemps arabes refusent de « remettre ça » promettant qu’elles déferleraient dans les rues après les Palestiniens de Cisjordanie et les réfugiés des camps du Liban, de Syrie et d’autres pays frères. 

De la solution des deux Etats à la paix juste et durable en passant par le troc otages-prisonniers et l’accalmie et la coexistence israélo-palestinienne, autant de promesses infondées qui calment les ardeurs des masses excitées. 

Complicité passive, indifférence ou simple impuissance, les grandes puissances, l’Europe et en particulier la France assistent à la tragédie de Gaza comme s’il s’agissait d’un feuilleton avec ses images poignantes, ses développements inattendus ou attendus. 

Se gorgeant d’analyses, commentaires, déclarations et de faux espoirs.

Rien d’étonnant si l’on réalise que le vieux continent n’a jamais atteint le niveau minimal d’une politique étrangère commune. 

Il y a aussi ce véto américain à l’ONU garant de la pérennité de l’Etat hébreu.

« Israël a le droit de se défendre », le monde doit le comprendre et les Palestiniens en dépendre.Gaza sera rayé de la carte et on ne voit pas qui pourrait aujourd’hui s’y opposer…Il y a bien sûr l’âme palestinienne et la revanche espérée des nouvelles générations. 

Autres temps, autres méthodes et autres moyens… Qui sait.

Une criminelle tromperie faite de promesses fallacieuses et de chimères dans un monde qui ne demande qu’à survivre.

E.M.