Charif Majdalani : Beyrouth 2020, Journal d’un effondrement

Le port de Beyrouth au lendemain de la gigantesque explosion. © AFP

Mediapart : Charif Majdalani fait le récit d’un Liban qui se relève de toutes les épreuvesCharif Majdalani : «Beyrouth 2020», chronique d’un pays en train de sombrer, par Lucie Delaporte

Charif Majdalani fait le récit d’un Liban qui se relève de toutes les épreuves depuis un siècle, mais vit aujourd’hui un effondrement intérieur. Un roman de deuil sur les « splendeurs passées » de Beyrouth, percuté par l’explosion du port. Mais où la vie s’acharne encore.

De l’Akkar au Chouf, du nord au sud du Liban, en ce mois d’octobre 2019, des incendies gigantesques réduisent en cendres des forêts millénaires. Les Canadair achetés par le gouvernement n’arriveront jamais à décoller pour les éteindre, les Libanais découvrant que l’argent censé servir à leur maintenance ces dernières années s’est, comme c’est si souvent le cas au Liban avec l’argent public, mystérieusement évaporé.

Pour ce romancier libanais, auteur de plusieurs romans en français, il n’y a dès lors plus de fiction possible et l’écriture se fait récit méticuleux d’une vie empêchée. Les Canadair cloués au sol face aux feux qui ravagent le pays, comme une métaphore d’un pays asphyxié par la corruption d’une classe dirigeante décidément indéboulonnable.

LIRE LA SUITE


Charif Majdalani : Beyrouth 2020, Journal d'un effondrementAu début de l’été 2020, dans un Liban ruiné par la crise économique et l’inflation, dans un Beyrouth épuisé qui se soulève pour une vraie démocratie alors que le monde est pétrifié par le coronavirus, Charif Majdalani entame la rédaction d’un journal. Il entend témoigner de cette période terrible et déroutante, la confronter à son expérience, à ses réflexions et à ses émotions – peut-être aussi espère-t-il la supporter grâce à l’écriture.

Cette chronique de l’étouffement et de l’effondrement, non dénuée d’une paradoxale légèreté, se trouve percutée le 4 août par l’explosion dans le port de la ville de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Devenu témoignage du cataclysme, ce récit très sensible aux détails du quotidien dresse le portrait d’une cité stupéfiée par la violence de sa propre histoire, dont les habitants chancellent puis se redressent, jouets d’un destin aussi hasardeux que cruel.

Plus d’informations sur le site de l’éditeur