Association Pyramid / Lettre au Président Macron sur la situation actuelle au Liban et le soutien attendu de La France

 

                                                                                         بيروت في 6 آب 2020

انفجار المرفأ، جريمة موصوفة ضد الإنسانية، ونطالب بإحالتها إلى المحكمة الجنائية الدوليّة

اننا نعلن رفضنا القاطع، لأي تحقيق محلي في جريمة المرفأ. نحن لا نثق بهذه السلطة، ولا نأمن لها. ونعلم جيدا، أنها لن تعلن الحقيقة، وستطمس المسؤوليات، ولاسيما عن القائمين على هرم السلطة في البلاد.

كما أننا لا نأمن للجنة تحقيق دوليّة. فمن سيقيم هذه اللجنة؟ لا نريد لهيئة سياسية أن تقيمها، بما في ذلك مجلس الأمن، ونريد هيئة قضائية دوليّة مستقلة، أن تفعل ذلك. هذا الإنفجار جريمة ضد الإنسانية. هو عار ليس فقط على جبين اللبنانيين، مقيمين ومغتربين، بل هو عار أيضا، على جبين الإنسانية جمعاء. فباعتراف كبار المطلعين، فإن هذا الإنفجار لم يسبقه له مثيل، سوى انفجار هيروشيما. وقد تمكن المجتمع الدولي، بعد مفاوضات استمرت أكثر من أربع سنوات، برعاية الأمم المتحدة، ومشاركة كل دول العالم، وألوف المنظمات الأهليّة، والحكومية الدوليّة وغير الحكوميّة، من التوافق على ميثاق المحكمة الجنائية الدوليّة، الذي يمنحها الصلاحية للتحقيق ومحاكمة المسؤولين عن الجرائم ضد الإنسانية. وقد طلب منها المجتمع الدولي أن لا تقبل ابدا بإفلات اي مسؤول من العقاب مهما كان مركزه. فلا حصانة لأي شخص يرتكب مثل هذه الجريمة.

 لبنان كان ممثلا في أعمال صياغة هذا الميثاق، وكان ممثله عضوا في لجنة الصياغة. ومن حقنا الطبيعي أن نطلب من المحكمة الآن، أن تقوم بواجبها نحو شعبنا المجروح. الشعب اللبناني اليوم، هو الضحيّة الجديدة، من ضحايا الجرائم ضد الإنسانية. نحن نتألم ونحزن مثل كل أبناء هذا الشعب، ولن نقبل بالتورية عن المسؤول، كائنا من كان، ولذلك فإننا نطالب الشعب اللبناني بالعمل معا، لكي تصل هذه الجريمة إلى تلك المحكمة.

لبنان ليس طرفا في ميثاق المحكمة، بعد أن رفض أركان السلطة الانضمام إليه، لانهم يدركون ما يحملونه من إرث كبير، من الجرائم التي يمكن للمحكمة أن تلاحقهم من جرّائها. لكن مجلس الأمن له الصلاحيّة بأن يفعل ذلك، ونحن نطالبه بأن يفعل ذلك. مجلس الأمن لا يحتاج إلى طلب مسبق من حكومة لبنان، لكي يقرر هذا الأمر. مجلس الأمن يمكن أن يتحرك من تلقائه، فهذه الجريمة من الجرائم التي تهدد الأمن والسلم الدوليين. كما أننا سنعمل مع كل شركائنا في ثورة تشرين، وكل الشرفاء في الوطن، لتوقيع عريضة نتقدم بها باسم شعبنا، إلى مجلس الأمن نطالبه أن يقوم بواجبه. ميثاق الأمم المتحدة تم بقرار من الشعوب، وليس من الحكومات. وسنطلب من كافة الدول الصديقة، أن تدعم طلبنا، ونتطلع بشكل خاص، إلى فخامة رئيس الجمهورية الفرنسية، البلد الذي حمل شعلة حقوق الإنسان في التاريخ الحديث، وصديق لبنان، أن يدعم طلبنا، وأن يكون إلى جانبنا، كما كان يوم اخترنا الحياد الإيجابي، كسياسة وطنيّة لمستقبل علاقاتنا الإقليمية والدولية.


Beyrouth, Le 6 août 2020

Votre Excellence le Président de la république Française

Monsieur Emanuel Macron

Lettre Concernant la situation actuelle au Liban et le soutien attendu de La France

Monsieur Le Président,

Pyramid est une plateforme pour les groupes qui ont participé à la Révolution depuis le 17 Octobre 2019 et qui continuent à militer pour un Liban qui répond à leurs aspirations, un Liban libre démocratique, un Etat de droit, un Etat sans corruption.

Monsieur le Président, on vient par cette présente lettre vous annoncer le refus catégorique du peuple libanais que les autorités locales libanaises prennent la charge des enquêtes en ce qui concerne l’effroyable explosion dévastatrice qui a eu lieu au sein du port de Beyrouth le soir du mardi 4 août, celles-ci ne bénéficiant pas de notre confiance. Nous savons très bien que ces autorités n’ont jamais été en mesure de mener une enquête indépendante de toute influence des pouvoirs politiques en place et donc de révéler la vérité recherchée et rien ne porte à croire que quelque chose va changer. Les responsabilités seront distribuées de façon à cacher les vrais responsables, en particulier la responsabilité de ceux qui se sont distribués les fonctions hiérarchiques du pouvoir dans le pays.

De même, nous n’avons pas confiance en quelconque commission d’enquête internationale pour instruire l’affaire en cause. Qui sera en charge de créer une telle commission ? Et quels seront les critères adoptés dans sa constitution ? Nous ne croyons pas qu’un organe politique puisse l’établir, entre autres le Conseil de Sécurité des Nations Unis guidé par des exigences de nature politique plutôt que juridiques et de justice. Nous croyons qu’il est plus juste que l’instruction de l’affaire de l’explosion en cause soit conduite sous les auspices d’un organe judiciaire international indépendant. Cette explosion constitue sans aucun doute un crime contre l’humanité, une honte sur le front non seulement des Libanais, qu’ils soient résidents ou expatriés, mais aussi une honte sur le front de l’humanité tout entière. Selon les témoignages de connaisseurs, cette explosion était sans précédent, à l’exception de celles d’Hiroshima et de Nagasaki.

La communauté internationale, après des négociations qui ont duré plus de quatre ans, sous les auspices de l’ONU, avec la participation de la quasi-totalité des États du monde et des milliers d’Organisations civiles, gouvernementales internationales et non gouvernementales, a pu consentir sur la charte de la Cour Pénale Internationale, qui a octroyé à cette dernière le pouvoir d’instruire et de juger les affaires en matière de « crimes contre l’humanité » de façon à faire obstacle à l’impunité. Cette juridiction se caractérise par la caducité de toute exception d’immunité dont bénéficient généralement les dirigeants devant leurs juridictions nationales.

Il ne faut pas oublier que le Liban a participé aux travaux de rédaction de cette charte et était représenté au comité de rédaction. Il est donc de notre droit naturel d’attendre de cette Cour pénale internationale de répondre à un devoir moral envers notre peuple meurtri.

Aujourd’hui, le peuple libanais est une nouvelle fois victime d’un crime contre l’humanité. Nous n’accepterons pas que les vrais responsables puissent échapper à l’emprise de la sanction des crimes qu’ils ont commis, quels qu’ils soient.

Même si le Liban n’a pas adhéré à la charte instituant la Cour Pénale Internationale, faute de ratification  par des dirigeants libanais bien conscients des délits qu’ils ont commis et qui rentrent dans le cadre de la compétence de la Cour, le Conseil de sécurité des Nations Unis conserve cependant le pouvoir et l’autorité de déférer ces délits commis contre le peuple libanais devant la juridiction criminelle internationale afin que les vrais responsables  payent pour les crimes qu’ils ont commis et nous exigeons qu’il le fasse.

S’agissant de crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales, le conseil de sécurité n’a pas besoin d’être saisi par le gouvernement libanais pour se prononcer sur cette question et d’agir.

Nous travaillerons avec nos partenaires dans la Révolution d’octobre, ainsi qu’avec des hommes d’honneur, afin de faire signer une pétition que nous soumettrons au nom du peuple libanais au Conseil de sécurité, exigeant de ce dernier de répondre à l’appel de son devoir envers les libanais victimes des dirigeants et de la classe politiques qui ont détruit leurs aspirations.

Nous demandons à tous les amis du Liban et du peuple libanais d’appuyer notre demande. Nous attendons plus particulièrement le soutien de Votre Excellence Monsieur le Président voyant en vous un grand ami du Liban. Nous attendons de la France, qui a porté depuis sa fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen le flambeau des droits de l’homme, de rester à notre côté et d’appuyer notre demande au sein du conseil de sécurité, comme vous l’avez déjà fait lorsque nous avons choisi la neutralité positive comme politique nationale pour assurer l’avenir de nos relations régionales et internationales.