Le président français Emmanuel Macron lors de la conférence pour soutenir la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, à Paris, le 30 octobre 2025.
Pour « ne pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie » dans les Grands Lacs, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros et l’ouverture de couloirs sécurisés pour acheminer de l’aide aux civils pris au piège de la guerre, en République démocratique du Congo et ses pays voisins.
Extraits du discours de clôture du Président Emmanuel Macron pour la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs « Monsieur le Président de la République démocratique du Congo, cher Félix » […] « Nous soutiendrons les efforts diplomatiques prometteurs en cours pour une solution politique durable, dans le respect absolu de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC et de tous les États de la région ; pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité ; pour la poursuite sans entrave des missions de la MONUSCO ; pour la lutte contre les forces négatives et les discours de haine ; pour le travail d’enquête indépendant sur les violations des droits humains, qui a été lancé sous l’égide des Nations Unies. »
Rappel sur la Résolution 2773 (2025) La résolution la plus récente et directe du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige du M23 (Alliance Fleuve Congo / Mouvement du 23 Mars) qu’il cesse immédiatement les hostilités, se retire des zones occupées et arrête de combattre, est la Résolution 2773 (2025), adoptée à l’unanimité le 21 février 2025. Paragraphe opératif principal
Le Conseil « décide que le M23 devra immédiatement cesser les hostilités, se retirer des zones qu’il contrôle et annuler pleinement l’établissement d’administrations parallèles illégitimes sur le territoire de ce pays ». Cela implique explicitement l’arrêt des combats et le retrait, sans conditions préalables. Elle appelle également au retrait immédiat des forces rwandaises soutenant le M23 et au démantèlement des réseaux illicites. Ainsi, E. Macron vise notamment cette résolution adoptée par le Conseil de sécurité, en soutenant sa mise en œuvre via les « résolutions du Conseil de sécurité ». Pour autant, le M23 n’est pas nommé explicitement, mais implicitement via les « forces négatives » dont il parle – un choix diplomatique contrastant avec l’approche plus directe de ses partenaires. Félix Tshisekedi, lui, est plus explicite, comme dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies le 23 septembre 2025, où il réitère l’appel à l’application de la résolution : « Je souhaite que chaque partenaire présent ici, chaque État, chaque organisation régionale ou internationale, s’engage à soutenir l’application effective de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité et à appeler, clairement et sans ambiguïté, au retrait de l’AFC/M23 des zones qu’il occupe et au retrait des forces étrangères du territoire congolais. Toute paix durable commence par la fin de l’occupation d’une partie du territoire congolais. Là-dessus, il ne peut y avoir ni double langage, ni compromis moral. » Aujourd’hui, le double standard n’est effectivement plus acceptable et le temps de la complaisance pour le régime Inkotanyi de Kigali et de l’acceptation de ses récits biaisés est irrémédiablement révolu.
