Adel BAKAWAN

Une terre de frontières artificielles, de corruption, de peuples qui se déchirent. Depuis le début du XXIe siècle, le Proche-Orient semble condamné à être le théâtre de conflits incessants. Mais encore faut-il interroger les événements qui ont mené à ce chaos. Le sociologue franco-irakien Adel Bakawan en retient trois. Après le 11 septembre 2001, la « guerre contre le terrorisme » décidée par Washington devient une priorité pour l’Occident. L’Afghanistan est envahi, l’Irak ravagé. Les régimes autoritaires tombent, mais, dans le vide ainsi créé, prolifèrent milices armées et groupes djihadistes. Le Machrek s’enlise dans un cycle durable de violences. Dix ans plus tard, lors d’une vague de soulèvements populaires, les peuples revendiquent la démocratie. En vain. Les forces contre-révolutionnaires s’organisent, comme en Égypte, et la guerre civile s’impose en Syrie et au Yémen. Puis survient le 7 octobre 2023. L’attaque du Hamas en Israël aggrave les fractures régionales. Tel-Aviv n’a jamais été aussi puissant, tandis que l’« axe de la résistance », formé à l’initiative de l’Iran, est sérieusement amoindri.

Élise de Villers Grand Champs