UNESCO : IIIème et IVème jour

Paris, d’Elie MASBOUNGI

UNESCO : AUDREY AZOULAY ET HAMAD AL KAWARI EN TETE AU TROISIEME TOUR

A deux jours du dernier tour de scrutin qui doit désigner le nouveau directeur général de l’UNESCO, trois candidats se détachent du lot réduit, en ce troisième scrutin à cinq finalistes, à savoir Le Qatariote Hamad Al Kawari avec 18 voix, la Française Audrey Azoulay (18 voix), l’Egyptienne Mouchira Khattab (13 voix).

La Libanaise Vera El-Khoury Lacoeilhe reste en lice avec 4 voix ainsi que le Chinois Qi Tang qui dispose de 5 voix.

Dans la matinée d’hier, au cours d’un briefing au Quai d’Orsay sur ce scrutin qui doit consacrer le nouveau « patron » ou « patronne » de l’organisation onusienne chargée de la culture et de l’éduction, de hauts responsables ont voulu « booster » la candidature d’Adrey Azoulay, et affirmer haut et fort l’importance de cette candidature en énumérant les principaux points de l’ancienne ministre de la culture. A savoir qu’elle compte, si elle était élue, dépolitiser l’UNECSO, s’employer à améliorer la situation financière de cette organisation et la recentrer sur l’éducation et la culture avec un soutien consistant de la France. Les responsables français, Emmanuel Macron en tête estiment qu’il incombe à la France de redonner à l’UNESCO son prestige et sa place dans le monde. Soutien total donc de la France qui dissipe les rumeurs selon lesquelles Paris était entré dans la compétition sans enthousiasme.

Pour en revenir au score d’hier, on constate que la France et le Qatar ont pris le lead grâce à un subtil jeu de transfert de voix et de désistements qui se poursuivra encore aujourd’hui jeudi. On peut dire par ailleurs que la candidate égyptienne pourrait, créer encore créer la surprise par l’obtention in extremis des cinq voix obtenues par la Chine.

Il faut souligner que dans le système électoral de l’UNESCO les groupes de votants ne sont pas des blocs compacts et qu’ils ne sont pas transférables sur commande, ce qui rend tout calcul mathématique incertain.

En somme, lequel des candidats de tête (Hamad Al Kawari et Audrey Azoulay) pourra aujourd’hui faire la différence.

Il faut rappeler que cela ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Le corps électoral tranchera probablement vendredi entre les deux premiers aux points.


Avant dernier jour : LE CANDIDAT QATARIOTE EN TETE MAIS IL FAUDRA QU’IL BATTE UNE DES CONCURRENTES FRANCAISE OU EGYPTIENNE

Double surprise hier au 4e tour de scrutin pour l’élection d’un nouveau directeur général de l’UNESCO.

La première est le maintien à la première place du Qatariote, le Dr Hamad Al Kawari avec 22 voix et qui fait d’ores et déjà figure de finaliste. La deuxième est que pour la première fois dans les annales de l’organisation internationale le collège électoral aura affaire demain à un finaliste et à deux challengers ex-aequo ; à savoir la Française Audrey Azoulay et l’Egyptienne Mouchira Khattab qui ont obtenu 18 voix chacune. Cette situation offrait deux possibilités au conseil exécutif, soit un tirage au sort entre Mmes Azoulay et Kattab pour affronter le Qatariote qui les dépasse de quatre voix supplémentaires dans la matinée de demain soit un vote supplémentaire pour départager les candidates française et égyptienne.  C’est la deuxième option qui a été choisie et qui crée un précédent de six tours de scrutin au lieu des cinq traditionnellement prévus.

En quittant le siège de l’UNESCO entouré d’une nuée de journalistes digne d’un Chef d’Etat, le Dr Kawari a répondu à une question de « L’Orient – Le Jour » affirmant qu’il gagnera vendredi soir quelle que soit sa concurrente.

Sans nous attarder sur les mille et une spéculations entendues en coulisse, on peut dire que le retrait officiel de l’UNESCO annoncé hier par les Etats-Unis et Israël (alors que leur participation était pratiquement gelée depuis qu’ils avaient suspendu le paiement de leurs subsides à l’organisation internationale   suite à la décision de l’UNESCO d’inscrire la ville d’Hebron comme patrimoine culturel de l’humanité) était dirigé contre le nord (La France) à l‘avantage des candidats de l’Egypte et du Qatar.  Washington étant plus à l’aise avec l’Egypte et le Qatar qu’avec la France pour la suite des événements.

Mais, pour l’instant, le suspense perdure quant à savoir s’il sera plus facile plus Hamad Al Kawari de battre sa concurrente française ou égyptienne.

Pour le reste et en ce qui concerne le retrait de la candidate libanais, Mme Vera El-Khoury Lacoeilhe, il a été décidé après que l’ultime et infructueuse de la tentative de notre ambassadeur d’unifier les rangs arabes en réunissant les suffrages égyptiens et qatariotes. Mais c’était sans compter l’amertume et même la haine exprimées par les deux camps.

Que feront les uns et les autres dans la matinée d’aujourd’hui ?

Une chasse vote par vote auprès des indécis ou de ceux qui ont repris leur liberté de voter après le retrait de la Chine et du Liban. Car aux élections de l’UNESCO il n’y a pas de mot d’ordre pour transférer des voix