Si l’interdiction d’entrée aux USA est appliquée, elle vaudra pour les Israéliens, surtout si, espérons-le, Israël implose, pour éviter toute corruption gouvernementale & toute subornation des médias.
Par Philip Giraldi,
L’actualité est toujours riche en rebondissements à Washington. La grande nouvelle de la semaine concerne la prétendue légitimité des États-Unis à tuer des gens un peu partout dans le monde sans avoir à justifier légalement ou moralement leur exécution. Sans surprise, cet élan émane du cœur même du pouvoir, le président Donald J. Trump ayant à plusieurs reprises exposé sa politique de sécurité nationale en déclarant explicitement que, chaque fois que son administration identifie des “ennemis” des États-Unis, le nouveau secrétaire à la Guerre est habilité à les “éliminer” sans autre forme de procès. Trump affirme qu’en tant que président, il peut “faire tout ce qu’il veut”, suggérant ainsi qu’il n’a manifestement jamais daigné lire la Constitution américaine.
Il faut bien admettre que Trump, dont le cerveau semble quelque peu déboussolé, n’est pas le premier président américain à adopter une telle politique de fait : “L’État, c’est moi”, même s’il est peut-être le premier à l’admettre ouvertement. George W. Bush a “légalisé” la torture en déclarant la “guerre mondiale contre le terrorisme” où il incarnait le “nouveau shérif en ville”. Barack Obama lui a succédé et réunissait chaque semaine à la Maison Blanche des équipes chargées de dresser des listes de citoyens américains et autres étrangers à assassiner par drones. Il a notamment tué les père et fils al-Awlaki, originaires de l’Arizona et résidant au Yémen. Joe Biden est allé encore plus loin en fournissant à Israël les armes et le soutien politique nécessaires pour mener à bien le génocide d’au moins 100 000 Gazaouis. Interpellé en privé par son équipe sur le sujet, il a répondu : “Je suis sioniste”, et a refusé d’envisager de faire pression sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en vue de modérer ses agissements.

Mais il faut reconnaître à Trump son talent pour convertir de multiples tragédies en un sketch permanent, inventant notamment des surnoms sarcastiques mais humiliants pour les journalistes femmes qui osent poser des questions en conférence de presse. Les insultes, accès de colère et menaces de Trump explosent ces dernières semaines. Il a notamment lancé à Nancy Cordes, correspondante de CBS à la Maison Blanche : “Êtes-vous stupide ? Pourquoi être stupide au point de poser toutes ces questions ?” Il s’en est également pris à la correspondante du New York Times, Katie Rogers, qu’il a qualifiée de “mocheté de troisième ordre… moche dedans comme dehors”. Mais c’est la correspondante à la Maison Blanche, Catherine Lucey, qui a mérité ses plus grandes faveurs : “Taisez-vous. Taisez-vous, petite cochonne”. Le pire a cependant été réservé aux législateurs démocrates osant conseiller aux militaires de désobéir à des ordres illégaux : ils ont été qualifiés de coupables de “sédition… un crime passible de la peine de mort”.
Obsédé par son propre ego, Trump élève chaque massacre au rang de preuve de son génie et de sa sagacité politique. La semaine dernière, Trump a organisé deux événements majeurs illustrant jusqu’où les dirigeants des États-Unis d’Amérique sont prêts à aller pour soutenir toutes sortes d’absurdités. Le premier a eu lieu au United States Institute of Peace, où ce qui aurait dû être la cérémonie de signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo fut entièrement consacré à Trump, au sens propre comme au figuré.
Il y a quelques mois, alors que la politique du département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par Elon Musk, était en plein essor, supprimant des emplois et gelant les salaires des fonctionnaires, un décret présidentiel a ordonné la dissolution de l’Institut de la paix, que Donald Trump a qualifié d’“entité hypertrophiée et superflue”. Cette décision est aujourd’hui contestée devant les tribunaux, car l’Institut est en grande partie financé par le gouvernement et a été fondé par une loi votée par le Congrès et ne relève pas du pouvoir exécutif.
Actuellement, l’Institut a toutefois été rebaptisé et la façade de son bâtiment situé sur Connecticut Avenue, dans le district de Columbia, arbore désormais, en grandes lettres de bronze, au-dessus de son propre nom, l’inscription “Donald J. Trump”, évidente allusion à l’expertise présumée du président en matière de paix. Le département d’État annoncé lundi que l’institut porte désormais le nom de “The Donald J. Trump Institute of Peace, afin d’honorer et de “récompenser le plus grand négociateur de l’histoire de notre nation”. Trump affirme avoir apporté la paix dans huit conflits internationaux, une affirmation contestée et même sujet de moquerie. L’ajout du nom de Trump sur la façade du bâtiment témoigne de sa volonté de se présenter comme un grand négociateur et diplomate, alors qu’il fait campagne pour obtenir le Nobel de la paix en 2026, reconnaissance qu’il convoite tout particulièrement.
Et ce n’est pas tout. Il s’est autoproclamé principal orateur de l’événement qui s’est tenu à l’Institut la semaine dernière, une opportunité en or pour vanter ses talents. Il s’est également exprimé sur une autre réunion, vendredi, concernant la liste définitive des participants à la Coupe du monde de football de la FIFA, qui aura lieu l’année prochaine aux États-Unis, au Canada et au Mexique. La séance s’est tenue au John F. Kennedy Center for the Performing Arts, à Washington, que Trump n’a pas hésité à qualifier délibérément de “Trump Kennedy Center”.
Trump a déjà nommé ses partisans au conseil d’administration du Kennedy Center et a fait pression pour que les lieux soient rebaptisés du nom de son épouse et de lui-même. Cette prise de contrôle imminente aurait incité de nombreux artistes à annuler leurs représentations et entraîné une baisse spectaculaire de la fréquentation. Lors de la réunion de la FIFA, vendredi, Trump s’est vu décerner, comme on pouvait s’y attendre, un “prix de la paix” très spécial, décerné pour la toute première fois par les organisateurs de la fédération de football. C’est le président de la FIFA, Gianni Infantino, qui lui a remis le prix en déclarant :
“Vous méritez sans aucun doute le premier prix de la paix de la FIFA pour vos engagements et vos incroyables performances. Sachez, Monsieur le Président, que vous pourrez toujours compter sur mon soutien, ainsi que sur celui de toute la communauté du football, pour promouvoir la paix et assurer la prospérité du monde”.
Trump a qualifié cette récompense de “l’un des plus grands honneurs” de son existence. En fait, la FIFA craint de voir Trump perturber les matchs de la Coupe du monde qui se dérouleront aux États-Unis, ce qu’il a déjà menacé de faire dans l’éventualité où on ne lui accorderait pas suffisamment visibilité ! Certains observateurs ont qualifié la cérémonie d’embarrassante, Trump s’étant lui-même passé la médaille autour du cou.
Et, avec Trump, il y a toujours plus. La semaine dernière, il a notamment évoqué l’aéroport international de Dulles, dans l’État voisin de Virginie, insistant sur la nécessité de l’“améliorer”. Il s’y est rendu pour une visite d’inspection et a ensuite qualifié l’aéroport actuel
d’“un aéroport médiocre. Il devrait faire partie des meilleurs, mais ce n’est pas le cas”. Le terminal principal serait selon lui “mal conçu”, ajoutant : “Nous allons y remédier et faire de l’aéroport de Dulles, qui dessert Washington, la Virginie, le Maryland, etc., un véritable joyau. Nous préparons un projet fantastique pour cet aéroport”.
L’amélioration consistant notamment à le renommer en l’honneur de… qui vous savez.
Sans oublier le “grand” arc de triomphe, ou plutôt l’”arc de Triump”, qui pourrait voir le jour sur les rives du Potomac, non loin du cimetière national d’Arlington, ni le projet de loi au Congrès proposant d’ajouter la représentation de Trump au mémorial du mont Rushmore, dans le Dakota du Sud. Au moins, Washington DC n’a pas encore été rebaptisé en son honneur, mais cela viendra sans doute. En attendant, Trump a eu l’occasion de briller de mille feux la semaine dernière, lorsqu’il a publié une annonce, mardi, commémorant le deux cent trente-deuxième anniversaire de la déclaration de la doctrine Monroe par les États-Unis, le 2 décembre. Il y affirme notamment :
“Aujourd’hui, mon administration réaffirme fièrement cette promesse sous la forme d’un tout nouveau ‘corollaire Trump’ à la doctrine Monroe : le peuple américain — et non les nations étrangères ou les institutions mondialistes — contrôlera toujours son propre destin dans notre hémisphère. Grâce au concours de Trump, la doctrine Monroe est bien vivante et le leadership américain renaît de ses cendres, plus puissant que jamais”.
À l’instar de l’invention du “corollaire Trump”, le président américain ne manque jamais une occasion de se vanter et use de tout le pouvoir que lui confère sa fonction pour ce faire. Cependant, cette auto-glorification est tristement illusoire, car le pacificateur qu’il prétend être n’est en réalité qu’un belliciste sans scrupules, comme en témoignent sa complicité avec Netanyahu et les milliardaires juifs. Dans le cadre du “plan de paix Trump”, Gaza est une atrocité transformée en privilège permettant à Israël de tuer toujours plus de Palestiniens. La situation n’est pas différente avec le cessez-le-feu au Liban, où Netanyahu assassine des Libanais en toute impunité, ou avec l’accord de paix en Syrie. Et le bombardement de l’Iran ? Et la Somalie, dont les citoyens ont été qualifiés de “déchets” par Trump la semaine dernière ?
À propos des Somaliens et autres nations jugées trop répugnantes pour accueillir leurs citoyens dans le pays de la liberté et la patrie des braves, Trump a maintenant déclaré vouloir mettre “définitivement” fin à l’immigration en provenance des pays du tiers-monde tout en “accélérant les expulsions massives” des citoyens de ces pays déjà installés aux États-Unis. La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, souhaite ajouter au moins onze pays supplémentaires à la liste des 19 pays concernés par l’interdiction d’entrée sur le territoire décrétée par le président Trump. Elle a rapporté sur X avoir rencontré Trump cette semaine et lui avoir recommandé
“une interdiction totale et définitive applicable à tous ces maudits pays pourvoyeurs de tueurs, de parasites et de drogués aux prestations sociales. NOUS NE VOULONS PAS D’EUX. PAS D’UN SEUL”.
Notons toutefois que si elle devait être appliquée stricto sensu, cette interdiction pourrait être invoquée pour empêcher les Israéliens d’entrer aux États-Unis, car il sera aisé de démontrer, en citant leur historique comportemental, de tes taxer de “tueurs, des sangsues et d’accros aux prestations sociales”. Ce serait une bonne chose, surtout si Israël devait imploser, comme on peut fortement l’espérer, et que nombre d’entre eux cherchent à trouver refuge aux États-Unis, où ils pourraient mettre leurs compétences au service de la corruption de notre gouvernement et de la subornation des médias.
Une autre initiative que la Maison Blanche de Trump et le lobby israélien suivront sans aucun doute avec attention, est un projet de loiprésenté par le sénateur républicain de l’Ohio, Bernie Moreno. Ce projet de loi entend imposer aux citoyens américains une “allégeance unique et exclusive aux États-Unis”. Il déclare
qu’“être citoyen américain est un honneur et un privilège — et si vous aspirez à devenir américain, c’est tout ou rien. Il est temps de tourner la page de la double nationalité”.
Le projet de “loi sur la citoyenneté exclusive de 2025” stipule que nul ne peut être citoyen ou ressortissant des États-Unis et détenir simultanément une autre citoyenneté. Un citoyen américain qui acquiert volontairement une citoyenneté étrangère devra renoncer à sa citoyenneté américaine après l’entrée en vigueur de la loi. Les personnes détenant la double nationalité devront soumettre une renonciation écrite à leur nationalité étrangère au secrétaire d’État ou à leur nationalité américaine au secrétaire à la Sécurité intérieure, et ce, au plus tard un an après l’entrée en vigueur de la loi. Tout individu ne se conformant pas à cette obligation sera considéré comme ayant volontairement renoncé à la nationalité américaine au sens de l’article 349(a) de la loi sur l’immigration et la nationalité. Tout individu ayant renoncé à sa citoyenneté sera
“dûment enregistré dans les fichiers fédéraux et traité comme un étranger au regard des lois sur l’immigration”.
L’initiative est intéressante et rappelle la politique en vigueur dans de nombreux pays étrangers. Ici, en Amérique, le lobby israélien et certains membres du Congrès ainsi que les collaborateurs de la Maison Blanche mettront évidemment tout en œuvre pour s’y opposer. En effet, comme on pouvait s’y attendre, c’est un Israélien dont l’affaire Afroyim c. Rusk (1967), portée devant la Cour suprême, a contribué à la décision actuelle selon laquelle un citoyen américain ne peut perdre sa citoyenneté que s’il y renonce volontairement. Bien que les chiffres précis ne puissent être confirmés, on estime qu’entre 200 000 et 600 000 citoyens américains ayant la citoyenneté israélienne vivent actuellement en Israël. Aux États-Unis, la population d’Israélo-Américains est estimée à environ 191 000 personnes.
La popularité du projet de loi de suppression de la double nationalité est difficile à évaluer, mais il est probable que de nombreux Américains en ont assez d’entendre parler des atrocités commises en Cisjordanie par ces colons “israéliens” à double nationalité originaires de Brooklyn. Citons encore le puissant lobby israélien, avec tous ces milliardaires juifs à double nationalité et ces personnalités d’Hollywood prétendument victimes d’”antisémitisme”, qui réclament lois et avantages spéciaux pour les protéger. Le principal donateur de la campagne de Trump n’est autre que l’Israélienne Miriam Adelson, qui a versé plus de 100 millions de dollars aux Républicains, exigeant en retour des politiques favorables à Israël, notamment le soutien au génocide à Gaza. Trump a empoché l’argent et exaucé tous ses vœux. Il est temps d’en finir avec tous ces abus.
Traduit par Spirit of Free Speech
