Londres et Washington envisagent des frappes aériennes contre les rebelles Houthis

Depuis qu’ils ont mis à exécution leur menace de s’en prendre aux navires commerciaux liés à des intérêts israéliens, les rebelles Houthis [liés à l’Iran] ont lancé 23 attaques contre le trafic maritime aux abords du détroit de Bab el-Mandeb, en mer Rouge. La dernière a donné lieu à une réponse musclée de l’US Navy, celle-ci ayant coulé trois embarcations qui tentaient d’approcher le porte-conteneurs Maersk Hangzhou.

Selon l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, des hélicoptères MH-60R Seahawk du « destroyer » USS Gravely et du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower qui avaient été envoyés au secours du Maersk Hangzhou ont en effet « riposté en état de légitime défense » après avoir été visés par les embarcations rebelles.

Pour rappel, afin de garantir la sécurité du trafic maritime dans les eaux de la mer Rouge, les États-Unis ont lancé la coalition navale « Gardien de la prospérité », avec au moins neuf autres pays, dont le Royaume-Uni. Jusqu’à présent, les opérations menées dans la région ont surtout consisté à intercepter des missiles antinavires et des drones lancés depuis des zones contrôlées par les Houthis au Yémen. Mais le ton pourrait bientôt changer…

En effet, selon la presse britannique, le Royaume-Uni et les États-Unis seraient en train de planifier des frappes aériennes contre les Houthis. D’ailleurs, Londres et Washington s’apprêteraient à publier une déclaration commune afin de lancer un dernier avertissement aux rebelles yéménites.

« Comme l’a montré le HMS Diamond [qui a abattu un drone lancé par les Houthis, ndlr], nous sommes prêts à prendre des mesures directes. Et nous n’hésiterons pas à prendre d’autres mesures pour dissuader les atteintes à la liberté de navigation en mer Rouge », a prévenu Grant Shapps, le ministre britannique de la Défense, dans les pages du Telegraph. « Si les Houthis continuent de menacer des vies et le commerce, nous serons obligés de prendre les mesures nécessaires et appropriées », a-t-il insisté.

« La poursuite des agressions en mer Rouge risque d’entraîner des erreurs de calcul et une escalade qui pourraient déclencher un conflit à l’échelle régionale. […] Un problème plus large est également en jeu ici. Il s’agit d’un test pour la communauté internationale – notamment en ce qui concerne les voies navigables contestées ailleurs dans le monde. Si nous ne protégeons pas la mer Rouge, cela risque d’enhardir ceux qui cherchent à menacer ailleurs, notamment en mer de Chine méridionale et en Crimée », a ajouté M. Shapps.

Selon The Telegraph, deux hauts responsables du Pentagone ont indiqué que la « perspective de frappes aériennes dans un avenir proche » n’était pas exclue. « Les forces américaines ont un droit à la légitime défense et si nous décidons de prendre des mesures contre les Houthis, nous le ferons au moment et à l’endroit de notre choix », a déclaré l’un d’eux.