L’édito d’Elias MASBOUNGI : ENTRE GUERRES ET…PAIX

Depuis la nuit des temps et l’alternance guerre – paix, les conflits sont armés, économiques, culturels, idéologiques ou tribaux avec l’honneur des victoires au plus fort, la honte et l’infamie aux vaincus.

Mais il est une guerre que nul ne peut gagner ou perdre blanc ou noir…

Celle de la communication, qualifiée de propagande par certains ou psychologique par d’autres.

En fait c’est une lutte sempiternelle entre les puissants au pouvoir et les leaders d’opinion que sont les médias du monde.

Car en temps de paix où le gouvernant est confortablement installé au poste de commande, le journaliste laisse indifférent au mieux et honni au pire.

En temps « normal » et en période de paix, les médias sont ignorés, méprisés sous mille prétextes ou laissent indifférent.

On les sollicite, les interroge, les prie de consacrer à la presse, tous supports confondus, ne serait-ce que quelques instants de leur précieux temps mais c’est toujours « niet » pour cause de préoccupations et surmenage.

Mais à l’heure du tocsin ou de la victoire, les médias locaux ou étrangers   sont sollicités, désirés, couverts d’éloges et si précieux pour le chef au pouvoir qui leur promet mille et une récompenses…

Là, le surmenage et les priorités sont dans l’autre camp.

Pour le pouvoir, même vacillant, ils sont traités en ennemis ou en amis…  Selon leurs écrits sons ou images.

Digne successeur de l’ère soviétique, Vladimir Poutine connaît aujourd’hui les mêmes déboires et surtout une lamentable débâche médiatique depuis le premier tir d’obus sur l’Ukraine…

Les médias éconduits ne se comptent plus. Les «niets» hautains et catégoriques du passé ont fait leurs ravages.

 Les conséquences en sont si douloureuses que le Kremlin nouveau leur oppose des armes d’une ère révolue qui nous font penser aux « BBC », « Voice of America » et autres « Deutsche Welle » largement dépassés aujourd’hui par les nouveaux moyens de communication de masse et les puissants réseaux « asociaux ».

Même sa « RT » et ses autres fleurons multilingues et par ailleurs boycottés ou menacés de fermeture dans certains pays ne parviennent pas à endiguer les effets néfastes de son mur médiatique infranchissable.

Cette accumulation d’erreurs et de dédain devra porter la responsabilité des titres d’agresseur, de tyran, de boucher et mille qualificatifs à l’endroit de Vladimir Poutine.

Conséquence : « Les médias du monde entier sont contre nous »…

Mais a-t-on réfléchi une seconde aux causes directes et indirecte de cette débâcle ?  Au principe du « mieux vaut prévenir »…

Aujourd’hui il est trop tard… sinon pour dire avec une forte dose d’amertume : « Telle chaîne est contre nous, tel journal nous attaque ou tel titre nous assène des coups imparables et nous accable d’accusations infondées.

A l’image des régimes arabes (le Liban excepté et pour des raisons que nous ne citerons pas ici) dont l’arrogance et l’hostilité à l’égard les médias n’ont d’égales que leurs pitoyables lamentations après les défaites.

A l’image des pleureuses de l’Andalousie en 1492…