Edito : TURQUIE, L’HOMME MALADE REDEVENU CONQUERANT

En un siècle le pays que l’on nommait « L’Homme Malade » est redevenu le conquérant de la Méditerranée.

Sous l’étendard du sultan Erdogan, l’héritier ottoman guerroie aujourd’hui sur six fronts. Du haut-Karabakh à la Libye en passant par la Syrie, l’Irak, Chypre et la mer Egée l’armée, l’aviation et la marine d’Ankara sont engagées simultanément dans des opérations de diverses natures certes mais avec une ardeur que même les grands pays européens ne parviennent pas à calmer. Il faut dire qu’avec sa carte de l’OTAN et son alliance avec Washington, l’exercice n’est facile pour personne.

Même l’Union Européenne, la France en tête, ne parvient ni à prêter main forte à la Grèce, première cible du conquérant ni à affronter le conquérant dans le désert libyen.

 Le Turc a su, le plus adroitement du monde, puiser sa force dans l’islam et s’en prendre à lui serait faire injure à la « Oumma ». Le dernier épisode de cette confrontation avec les impies étant le duel, pour le moment verbal, avec Emmanuel Macron au sujet des tragiques séquelles des injures caricaturales faites au Prophète.

Même les puissances régionales, Iran, Egypte et Arabie – dont e roi est le « Gardien des Lieux Saint de l’islam » – se croisent les bras et se contentent de prier en attendant des jours meilleurs.

 

Un chercheur du site en ligne « Noria Research » fait à ce propos le constat suivant « La politique étrangère turque peut être analysée à l’aune de la faillite des politiques européenne et américaine. Les anciens gardiens du système issu de la guerre froide s’effacent et la Turquie occupe le vide laissé ».

Sur les théâtres des opérations, les conditions sont des plus favorables à Ankara.

En Syrie, les Américains  ont décidé en 2013 de ne pas intervenir directement et de laisser le champ libre  à la Russie (aux côtés de la Turquie). Alors que les Européens, terrorisés par la menace des flux migratoires ont signé un coûteux accord avec Ankara.

Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de l’Euphrate… et du Bosphore.

Erdogan a déjoué le coup d’état de 2016, « neutralisé » »son armée par des législations appropriées et libéré son pays de l’influence de l’Occident.

Laissant la place à la politique du « soft power » et du « zéro problème avec les voisins » du chef de la diplomatie de l’époque : Ahmet Davutoglu.

Aujourd’hui, le sultan Erdogan se pose en sauveur de sa population et promet aux Turcs leur ancienne gloire impériale.

Et cela couvre et fait même oublier au peuple la baisse du PIB et les problèmes de la vie quotidienne.

La défense de l’islam vaut bien ces sacrifices.