L’édito d’Elias MASBOUNGI : COMPOSER AU LIEU D’IMPOSER

« Composer au lieu d’imposer »…

Ces deux mots empruntés à l’éditorialiste du « Monde », Jérôme Fenoglio, au lendemain du 2e tour des parlementaires du 19 juin résument la « morale » de l’histoire du double quinquennat d‘Emmanuel Macron.

Le chef de l’Etat français, qui aimait le surnom de «Jupiter » qu’on lui a donné  tout au long de son premier mandat,  devra désormais non seulement changer de méthode mais se faire les griffes sur la nouvelle grille du Palais Bourbon. Finis les temps de la conduite des affaires internes et de la télécommande de la politique étrangère. Place à la consultation et l’écoute des conseillers et autres experts des questions de la vie quotidienne. L’âge de la retraite, le salaire minimum, les réformes sociales et autres qu’il claironnait au lendemain de sa victoire à la présidentielle.

Composer…Mais avec qui ?

C’est là que se pose le grand problème. Impossible avec un « Mouvement National » triomphant et impensable avec la gauche recomposée qui a éclaté au lendemain du scrutin par un net rejet de l’appel de Jean-Luc Mélenchon à un groupement parlementaire fort pour mieux se faire entendre dans l’hémicycle et participer effectivement à la gouvernance du pays.

De plus, avec de nombreux fidèles battus et un total gravement déficitaire, il faudra se résigner à une majorité relative qui lui imposera de trouver des alliés sur chaque proposition ou projet avec des décomptes inhabituels lors du quinquennat passé.

Vote sanction, élan brisé et autres titres de la presse annoncent des temps pour le moins difficiles qui pourraient raccourcir les vies des gouvernement « à l’italienne »…et faire miroiter une dissolution périlleuse.

Transposée à la politique étrangère, ce nouveau panorama impose une interruption de ce qui est en cours, une profonde réflexion et une nouvelle orientation.

La mobilisation de dirigeants européens en faveur de l’Ukraine, la folle équipée au Liban, les alliances au Proche-Orient et dans le Golfe, les relations transatlantiques et asiatiques, mille et une questions tranchées et autant d’initiatives entamées.

Le Quai d’Orsay devra pour cela «entrer réellement dans la danse »… avec son armée de diplomates aguerris et spécialistes confirmés.

Tout cela ne peut attendre tant est rapide l’évolution des situations dans le monde.

Que faire et surtout comment faire?… face à un avenir incertain et une assemblée qui mettra du temps à s’adapter aux nouvelles réalités.

En somme, un retour en force des partis reconstitués et décidés à « laver l’affront »… de 2017.