DE KABOUL A ISTAMBOUL…ENTRE MALHEURS ET ESPOIRS par Elias Masboungi

Pour avoir bouté hors de son territoire à 30 ans d’intervalle les deux armées les plus puissantes du monde, l’Afghanistan des « Taliban », ces milices issues des écoles coraniques sont aujourd’hui une véritable armée contrôlant un pays de 652.860 km2 et sa population de 38,4 millions d’âmes.

Une troupe qui a eu le temps de se forger une idéologie, de se procurer du  matériel de niveau acceptable. Avec ses recettes propres générées par un sous-sol fabuleux et aussi les revenus inestimables en tant que passage obligé de la route de la soie, de l’opium et dérivés…

Débarrassés des forces étrangères il faut espérer que les farouches et infréquentables soldats de l’islam voudront aujourd’hui fonder un véritable pays uni par le ciment de l’islam. Un nouvel Afghanistan décidé à chasser ses vieux démons ethniques, tribaux de l’intérieur et atténuer l’influence de puissants voisins dont l’Inde, l’Iran et le Pakistan ne sont pas les moindres.

Si Kaboul gagnait le pari de devenir la capitale d’un pays pacifié, sa nouvelle république islamique new-look deviendrait une puissance régionale capable d’exporter un islam sunnite au même titre que l’Iran, exportateur d’un autre islam.

Reste à savoir si les nouveaux dirigeants afghans parviendront à trouver l’ordre de priorité adéquat pour tisser de bons liens de voisinage. Auquel cas la conquête du monde par l’islam chiite ou sunnite ne serait plus un objet de discorde ni une guerre idéologique en perte de vitesse face aux défis du siècle qui sont d’un tout autre ordre.

Au-delà du voisinage quelle limite pourrait avoir l’onde de choc de l’irruption de l’Afghanistan nouveau sur l’échiquier mondial ?

Des alliances mûrement réfléchies avec la Chine, la Russie, l’Inde et les autres « dragons » seraient prioritaires du fait qu’il s’agirait d’intérêts réciproques bien compris.

Mais dans cette partie du monde et partout en orient, il est des querelles idéologiques et religieuses héritées du passé récent et qui posent problème dès l’arrivée d’un nouvel acteur.

On pourrait donc s’attendre tout aussi bien dans cet orient proche et moyen si « compliqué » des remous d’un autre nature, donc imprévisibles de nos jours.

Des Etats ou Républiques islamiques autoproclamés puissances régionales, non loin d’un Etat juif implanté dans un contexte mondial qu’il est superflu de rappeler ici, des entités de petite et moyenne avec des liens si complexes qu’elles pourraient porter de nouvelles tensions et escalades.

Dans tout cela, que fera le minuscule Liban avec à ses portes une Syrie verrouillée par la Russie et alliée de l’Iran, une Turquie et une Egypte contestées dans leur rôle de « puissances régionales », une Amérique qui tire son épingle du jeu, une alliance «israélo-arabique» qui promet monts et merveilles aux riverains du Golfe du même nom.

Parlons encore du Liban, des Chrétiens d’Orient et des choix qui leur restent.