
Le Liban a confirmé en conseil des ministres les engagements de Joseph Aoun et de Nawaf Salam de procéder au désarmement du Hezbollah et d’autres formations libanaises et étrangères. Le Chef de l’Etat et le Président du Conseil ont chargé l’armée de mener cette rude opération avec un calendrier étalé jusqu’à la fin de cette année.
Malgré les péripéties et obstacles, il faudra maintenant tourner la page. Si possible sans la déchirer ni revivre notre douloureuse impasse.
Pour réussir, deux règles d’or pour les camps antagonistes. Pas de triomphalisme provocateur chez les partisans de l’opération et pas de frustration défaitiste chez les autres, ces deux attitudes pouvant mener à une rupture définitive et les lourdes conséquences qui en découlent. A savoir le délitement du Liban et la tribalisation de son peuple comme le souhaitent ses ennemis proches et lointains. L’Histoire regorge d’exemples de peuples disséminés et de pays rayés de la carte.
Le véritable salut ne viendra que par le rassemblement des élites et l’avènement d’un nouvel ordre social.
Comment, qui et quand ?…
Ce triple questionnement n’a pas de réponses précises pour l’instant mais peut montrer des pistes à suivre.
La première, la plus accidentée mais la plus prometteuse, serait des initiatives courageuses du pouvoir en place qui permettrait de sortir du statut d’Etat failli et de système pourri.
A savoir l’accélération des réformes déjà engagées aux niveaux administratif, économique et judiciaire.
Avec en prélude, la guerre contre la corruption, ce véritable fléau qui bloque tout progrès et tout espoir de survivre dans une région en pleine mutation vers une redéfinition et une bipolarisation Israël-Turquie.
Dans cette perspective, compter sur l’Iran serait plus que hasardeux, la République Islamique ayant des intérêts à sauvegarder et insinuer qu’elle ne pourrait pas engager ses « pasdarans » hors de son territoire, dans une guerre de libération qui est celle des Arabes.
Ce sombre tableau nécessite une prise de conscience et une remise en question indispensables mais pour l’instant inaccessibles.
Mais le droit de rêver impose avant tout des actions concrètes, précises et courageuses.
E.M.