Les dirigeants chrétiens de Terre Sainte dénoncent les colons juifs

Ils exigent la fin des attaques israéliennes contre la dernière ville entièrement chrétienne de Terre Sainte

Le Conseil des patriarches et chefs des Églises de Jérusalem s’est rendu le 14 juillet à Taybeh, la dernière ville entièrement chrétienne de Terre Sainte, pour dénoncer une vague d’attaques « systématiques et ciblées » contre leur communauté.

Dans une nouvelle déclaration, ils expriment leur « profonde préoccupation et notre ferme condamnation » des attaques des colons juifs, dont le but est « l’intimidation dirigée contre une communauté pacifique et fidèle, enracinée dans la terre du Christ ».

Ils soulignent qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé ; cette dernière attaque s’inscrit dans une série de violences perpétrées par des colons contre les communautés chrétiennes, « y compris leurs maisons, leurs lieux sacrés et leur mode de vie ». Ils critiquent également le comportement des autorités israéliennes :

Nous regrettons que les déclarations officielles de la police israélienne aient réduit l’affaire aux seuls dommages matériels, omettant le contexte plus large d’intimidations et d’abus systématiques. Ces omissions déforment la vérité et ne tiennent pas compte des violations du droit international humanitaire et des droits humains, notamment du droit à la liberté religieuse et à la protection du patrimoine culturel.

Et ils pointent avec inquiétude « la campagne de désinformation réactionnaire menée par des groupes affiliés aux colons israéliens ».

Finalement ils exigent :

Demander des comptes sans délai aux responsables de ces crimes ;
Assurer une protection efficace et continue de la population de Taybeh et de toutes les communautés vulnérables ;
Se conformer à ses obligations en vertu du droit international et garantir l’égalité devant la loi.

Déclaration sur l’attaque dans le village chrétien de Taybeh

Jérusalem, 29 juillet 2025

Nous, Patriarches et Responsables des Églises de Jérusalem, exprimons notre profonde préoccupation et notre ferme condamnation suite à une nouvelle attaque violente qui a visé le village chrétien de Taybeh, en Cisjordanie. Plusieurs véhicules ont été incendiés et des graffitis haineux ont été tagués, un acte d’intimidation sans équivoque visant une communauté pacifique et fidèle, ancrée dans la terre du Christ.

Cet incident regrettable n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance alarmante de violence des colons contre les communautés de Cisjordanie, notamment leurs maisons, leurs lieux sacrés et leurs modes de vie. Il y a quelques jours à peine, des colons ont pris d’assaut Taybeh, introduisant du bétail au cœur du village. Des individus masqués, certains armés, d’autres à cheval, erraient dans les rues, semant la terreur et menaçant le caractère sacré du quotidien. Le feu a atteint les murs de l’ancienne église, témoignage vivant de la présence durable de la foi chrétienne en Terre Sainte.

Nous regrettons que les déclarations officielles de la police israélienne aient réduit l’affaire aux seuls dommages matériels, omettant le contexte plus large d’intimidations et d’abus systématiques. Ces omissions déforment la vérité et ne tiennent pas compte des violations du droit international humanitaire et des droits humains, notamment du droit à la liberté religieuse et à la protection du patrimoine culturel.

Tout aussi inquiétante est la campagne de désinformation réactionnaire lancée par des groupes de colons pro-israéliens en réponse aux récentes visites diplomatiques à Taybeh. Plutôt que de s’attaquer aux graves violations commises, ces discours cherchent à discréditer les victimes et à minimiser l’importance de la solidarité internationale. De telles distorsions visent à détourner l’attention et à dissimuler des comportements criminels contraires aux normes internationales.

Nous sommes profondément préoccupés par le climat d’impunité qui règne, qui sape l’État de droit et compromet la coexistence pacifique sur la Terre de la Résurrection. L’absence de responsabilité menace non seulement les communautés chrétiennes, mais affaiblit également les fondements moraux et juridiques qui soutiennent la paix et la justice pour tous.

Nous exigeons que le gouvernement israélien agisse avec clarté morale et engagement :

De demander des comptes sans délai aux responsables de ces crimes ;
Assurer une protection efficace et continue de la population de Taybeh et de toutes les communautés vulnérables ;
Se conformer à ses obligations en vertu du droit international et garantir l’égalité devant la loi.
Nous exprimons notre sincère gratitude aux missions diplomatiques et aux partenaires internationaux qui se sont rendus à Taybeh et ont exprimé leur solidarité avec sa population. Leur présence est porteuse d’espoir et de force morale. Nous les appelons à poursuivre leur soutien. L’agression persiste, et notre vigilance et nos prières unies pour une paix fondée sur la justice doivent donc perdurer.

Les patriarches et dirigeants des Églises de Jérusalem

Léo Kersauzie