IRIS : La Turquie une nouvelle fois au centre de multiples tensions par Didier Billion

IRIS :Soft Power et manœuvres géopolitiques d'influence

La Turquie une nouvelle fois au centre de multiples tensions par Didier Billion

La Turquie ayant été au centre de multiples tensions au cours de ces dernières semaines, il semble utile d’y revenir succinctement pour mieux en décrypter les dynamiques.

Il s’agit tout d’abord de l’opération militaire « Source de paix », initiée le 9 octobre 2019, visant à « neutraliser » les organisations qu’Ankara considère comme terroristes, à savoir les YPG (Unités de protection du peuple), branche armée du PYD (Parti de l’union démocratique), accusées d’être la projection syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), lui-même qualifié d’organisation terroriste par la Turquie, ainsi que par l’Union européenne (UE) et les États-Unis. En outre, l’opération avait pour objectif, selon l’état-major turc, de sécuriser la frontière turco-syrienne et d’empêcher la formation d’un corridor terroriste dans cette zone.

Le déclenchement de cette opération n’a pas constitué une surprise, puisque son annonce avait été réitérée à de multiples reprises par le président Recep Tayyip Erdoğan, et confirme, une fois de plus, combien la question de la lutte contre le PKK est considérée comme existentielle par l’État turc. La véritable surprise réside dans la brièveté de la stricte phase militaire, démontrant l’asymétrie de puissance entre les milices kurdes, aussi aguerries soient-elles, et l’armée turque, aussi affaiblie soit-elle par les purges successives qui l’ont affectée au cours des dernières années.

Un isolement turc très relatif

Les condamnations politiques de la décision turque d’intervenir au nord de la Syrie furent nombreuses et beaucoup en conclurent à l’isolement d’Ankara. LIRE LA SUITE