L’ÉCHEC ATTENDU DE LA DEUXIÈME « PAX AMERICANA »

Il serait naïf de croire que l’acceptation du Plan-Trump par le Hamas – soumis à quelques aménagements – résoudrait le problème palestinien et marquerait le début d’une ère de paix et de prospérité dans la région. 

Car les détails de cette nouvelle « Pax Americana », habités par le diable, risquent d’engendrer mille et un litiges, mésententes, divergences et contradictions pouvant aboutir à une rupture, donc à des guerres plus destructrices.

Il serait utile de rappeler à ceux qui commencent à pavoiser pour la prouesse du prétendant au Prix Nobel de la Paix que ses négociations n’ont à aucun moment mis face à face le Hamas et Israël. Hier encore l’aviation hébraïque bombardait les lieux où se retrouvaient des négociateurs islamo-palestiniens et le proxy qatari semant la mort et les destructions que l’on connaît.

Comment la baguette magique du président Trump a-t-elle pu en si peu de temps concocter cet accord unilatéral accepté du bout des lèvres.

La seule explication est la promesse de la libération par le Hamas des otages israéliens en contrepartie d’une trêve qui permettrait à la population civile et aux combattants de Gaza d’échapper à une mort certaine avec sursis. 

Il reste que les esprits simplistes ignorent ou feignent d’ignorer que le Hamas n’est ni une association de malfaiteurs ni une simple organisation armée d’obédience islamiste.  

La réalité est qu’après l’implantation de l’Etat hébreu en terre palestinienne, une cause nationale transgénérationnelle est née avec ses idéologies porteuses de frustrations, de haines et d’horreurs qui ont culminé un certain 7 octobre à Gaza.

Les adeptes de la « Paix Abrahamique » devraient se demander comment et pourquoi la proclamation unilatérale d’octobre 2025 réussirait alors que des accords de Camp David ont lamentablement échoué après la poignée de main fatale Sadat-Rabin, devant le parrain américain de l’époque.

La survivante « autorité palestinienne » à laquelle le mot « nationale » a été barré devait subir déboires et humiliations dont le renforcement de l’opposition islamiste moyennant finances requises par Tel-Aviv et assurées par le Qatar afin de contrôler Gaza.

Dans l’enclave islamisée, le célébrissime cheikh Ahmad Yassine adoubé puis assassiné en 2004 pour radicalisme excessif le pouvoir devait échoir au Hamas suite à une élection qualifiée de truquée par l’autorité « légitime » de Ramallah.

Aujourd’hui, l’homme à abattre est le même Hamas accusé d’extrémisme et de terrorisme par ceux qui regrettent aujourd’hui les heureux temps du cheikh Yassine.

L’affaiblissement ou l’effondrement probable du Hamas donnera naissance à des mouvements plus radicaux et à des « patriotes terroristes » face à l’ennemi usurpateur de la terre de Palestine.

Par rapport à ces néo-terroristes, Cheikh Yassine et le Hamas feraient alors figure d’anges gardiens.

                                                                                                                 E.M.