LA FRANCE VEUT CONCRETISER SON SOUTIEN AU LIBAN

WP1-Orient le JourAprès les vœux et félicitations d’usage au Président Michel Aoun et au chef du gouvernement désigné Saad Hariri : LA FRANCE  VEUT CONCRETISER SON SOUTIEN AU  LIBAN – Le « Donas » ne serait pas mort et pourrait être repêché par des entretiens franco-saoudiens

EM Paris le 5 novembre 2016, par E. Masboungi

WP1-diplomatiePrenant le relais de l’Elysée, le Quai d’Orsay a exprimé sa grande satisfaction de voir les institutions libanaises reprendre leur fonctionnement normal. Le Président de la République, M. François Hollande avait, outre un entretien téléphonique de félicitations  à nouvel homologue libanais Michel Aoun, fait diffuser par ses services un communiqué se félicitant de l’élection présidentielle du 31 octobre suivi, mercredi, par un deuxième communiqué félicitant le chef du gouvernement désigné, M. Saad Hariri pour sa nomination en vue de la formation rapide  d’un nouveau gouvernement de « rassemblement », rappelant que la France est aux côtés du Liban pour cette nouvelle étape. Le communiqué fait état par ailleurs d’un entretien avec le Premier ministre sortant M. Tammam Salam dont il  a salué « l’action courageuse dans des circonstances difficiles depuis plus de deux ans ».

Pour en revenir au Quai d’Orsay qui, dans le sillon de l’Elysée, a partagé avec le Président Hollande sa satisfaction au sujet du Président Michel Aoun à la magistrature suprême, il a diffusé une déclaration ministérielle simultanément avec les questions-réponses au du point de presse hebdomadaire du vendredi explicitant le soutien du Liban et de ses dirigeants. En laissant entendre notamment que l’appui de la France au pays du Cèdre pourrait se traduire par une reprise des pourparlers franco-saoudiens pour réactiver le « Donas », le contrat tripartite prévoyant une aide  de 3 milliards de dollars à l’armée libanaise, aide que les dirigeants saoudiens avaient gelé en laissant entendre qu’il pourrait en être question à nouveau dès l’amélioration de la situation au Liban.

A lire avec attention le communiqué du ministère des Affaires étrangères et du développement international, on constate qu’après les souhaits et autres vœux de réussite aux Présidents Michel Aoun et Saad Hariri, Paris veut « passer au concret » et qu’une très prochaine intensification des contacts avec Ryad au sujet du « Donas » est possible tout comme la réactivation des contacts avec les pays amis du Liban en vue d’une conférence internationale d’aide multisectorielle.

« Cette sortie de crise », peut-on notamment lire dans le communiqué du Quai d’Orsay, «  passe par la formation rapide d’un gouvernement de rassemblement indispensable pour permettre au Liban de répondre aux défis qui sont les siens et à la communauté internationale de mieux aider le pays, en particulier en matière sécuritaire, économique et humanitaire ».

Et la communiqué de rappeler que le Liban « est toujours pour la France un pays ami et reste, dans la région, un modèle de pluralisme et de tolérance ».

En termes plus clairs, ce communiqué des services de M. Jean-Marc Ayrault, traduit une volonté de la diplomatie française de concrétiser son soutien au Liban en continuant à prendre toute sa part aux efforts de la communauté internationale et de poursuivre son action au service du renforcement des liens forts et étroits noués dans tous les domaines entre la France et le Liban.

Cette volonté et cette action de la France pourraient se manifester par un « repêchage du Donas » qui, selon un ancien diplomate européen, « n’est pas mort » et par un cri de ralliement en direction de l’Europe et de tous les amis du Liban dans le monde pour que la conférence d’aide au Liban promise depuis plusieurs mois se tienne dans les plus brefs délais. Précisions du Porte Parole  « Face aux menaces auxquelles doit faire face le Liban dans un contexte régional instable, la France est attachée à aider les autorités et les forces armées libanaises. Le  contrat DONAS constitue une réponse aux besoins actuels des forces armées libanaises. Cela implique un dialogue incluant les autorités saoudiennes, auquel nous participons. Nous souhaitons que ce contrat soit mis en oeuvre dans l’intérêt de la sécurité du Liban. Nous avons un dialogue étroit avec le Liban et l’Arabie Saoudite à ce sujet. »

Enfin, pour ce qui est des visites au Liban du Président François Hollande et du ministre Jean-Marc Ayrault, le Quai d’Orsay n’a donné aucune indication, le porte-parole, M. Romain Nadal se contentant de dire hier aux journalistes que les préparatifs de telles visites « se poursuivent continuellement »…