UN TANDEM FRANCO-ALLEMAND POUR SAUVER UN PAYS EN DANGER par Elias Masboungi

Le séjour libanais d’une forte délégation allemande porteuse d’un méga-plan de reconstruction du port de Beyrouth et de ses environs a provoqué des réactions locales allant de la surprise à l’incrédulité en passant par le scepticisme, les réserves sur la formule proposée (BOT) et la recherche d’un interlocuteur libanais fiable.

Mécontentement également au Liban par les milieux professionnels (architectes, urbanistes, ingénieurs et entrepreneurs).

En Europe et plus particulièrement en France, la surprise a vite cédé la place à des objections et des ripostes telles que – pour n’en citer qu’une – un article de presse rappelant que des fleurons français (La CMA-CGM) avaient volé au secours du Liban juste après la double explosion du port offrant la gratuité du transport de centaines de tonnes d’aide en matériel et produits de premiers secours et de remise en état des bâtiments les plus touchés.

Dans la foulée, l’entreprise marseillaise de Rodolphe Saadé offrait de remettre en état le port et d’en assurer le fonctionnement attendant le signal des autorités responsables, même défaillantes.

Ou, à défaut, quelque formule magique pouvant lui donner un feu vert.

Cet imbroglio ressenti à Paris et à Berlin  a aussitôt donné lieu à des contacts au plus haut niveau pour rassurer les uns et les autres, laissant entendre que les deux pays pourraient être complémentaires pour cette assistance à pays sinistré, ami commun de surcroît.

La diplomatique aidant sur un appel lancé par l’ambassadeur du Liban à Berlin, le même Moustafa Adib pressenti quelques mois plus tôt pour former le gouvernement.

On peut dire maintenant que ces contacts franco-germaniques ont abouti à une entente sur un plan global de rééquipement du port et de reconstruction de la partie détruite de Beyrouth.

Distribution de rôles, fusion des investissements et mise au point d’un dispositif permettant la concrétisation du sauvetage du pays à la dérive. Outre les crédits énormes promis par Berlin avec 50.000 emplois à la clé, la France intensifierait ses efforts et mobiliserait tous ses moyens pour mettre fin à la paralysie des institutions libanaises.

Il s’agirait donc d’un tandem franco-allemand capable de rééditer sous une autre forme ce miracle libanais tant évoqué.

Berlin et Paris rassurent et assurent qu’il ne s’agit pas d’une utopie mais d’une initiative commune avec des moyens disponibles et une feuille de route en cours de rédaction…