UN AN DEJA …LE CHAMPIGNON TUEUR par Elias Masboungi

Le champignon tueur qui a démoli le port de Beyrouth et une partie de la capitale libanaise le 4 août 2020 faisant des centaines de morts, de blessés et de sans-abri est remémoré un an après dans une une criminelle inertie politico-judiciaire qui devrait marquer le début d’une révolte menée par les comités de parents de victimes.

Une explosion de violence qui pourrait tout au moins donner à réfléchir à ceux qui se barricadent derrière les immunités parlementaires ou autres en attendant, dans presque un an, la prochaine élection législative.

Etant entendu que l’on ne peut espérer de la classe dirigeante actuelle une réforme qui la mènerait en prison et, au mieux, en exil.

Pour ceux qui quitteront le pays pour une retraite confortable, le risque de poursuites pour enrichissement illicite ou détournement de fonds publics leur laisseront le temps de préparer leur défense sous des cieux plus cléments.

Nous parlons là de plusieurs années de procédures lourdes suivies probablement de sanctions inapplicables dans les pays où ils auront choisi de passer le restant de leurs jours.

Dès lors, comment faire pour enclencher un processus donnant plus de chances de sévir contre cette véritable mafia portée au pouvoir après la guerre civile de 1976. Par la grâce d’un accord rarissime qui a confié le pays tout entier à ceux qui avaient pris les armes au nom de causes parfois discutables. Avec , comme suite logique, l’instauration d’un système de « corruption  paritaire » qui a miné le pays sous les yeux de ceux qui ne voulaient rien voir ni rien savoir.

Le système tribal libanais que l’on préfère qualifier de « confessionnel » et la criminelle indifférence d’une bonne partie des Libanais ne pouvait qu’aboutir à la catastrophe actuelle.

Le réveil des citoyens honnêtes a été tardif et douloureux. Un choc insupportable et des lendemains faits de larmes et de désespoir.

Désespoir d’autant plus dur que le «raz-de-marée» promis pour ce  4 août, outre la messe patriarcale sur les lieux du crime, a vu les mêmes caillassages et bombes lacrymogènes sur les mêmes lieux.