LES REVEILS DIFFICILES par Elias Masboungi

Parodiant le grand Metternich, on pourrait dire que lorsque le Liban éternue Washington s’enrhume…

Le plus inquiétant est que certains médias et analystes à quatre sous font croire à une partie de l’opinion libanaise que le Liban est au centre des préoccupations des grands de ce monde.

Un site info local a même affirmé hier, alors que le Président Biden venait à peine de prêter son serment traditionnel, que la Maison Blanche avait déjà mis la dernière main au dossier libanais…

Comment mettre le holà à ces divagations ?

A qui et comment va-t-on expliquer que les puissances planétaires ont leurs priorités et que la crise libanaise est un détail à régler selon les priorités de chacun ?

A ce propos, un compagnon du grand leader Raymond Eddé qui l’accompagnait lors d’une  visite à Washington, en pleine guerre civile libanaise, raconte qu’au cours d’une réunion avec Zbigniew Brezinski, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter, la première question du « Amid » à l’hôte américain était : « Quelle est l’importance du Liban dans l’équation de votre politique étrangère ? » Et que le haut responsable US avait répondu d’un mot : « irrelevant»…

 

La connaissance de la langue anglaise du leader libanais étant limitée, ce n’est qu’après l‘entretien que le terme « irrelevant »  lui a été traduit provoquant le choc que l’on imagine chez le « Amid ».

Relativiser, raison garder, réfléchir, et faire preuve de sagesse et de modestie.

Le Liban est un grand et un petit pays à la fois…

Grand par le génie de son peuple, de par sa position géographique mais moins important dans le jeu des nations.

Mais la véritable grandeur se mesure à la bonne gouvernance et au réalisme face aux événements qui secouent notre monde.

La grandeur, c’est aussi l’apport au règlement des conflits locaux et régionaux.

Rêvons un peu, voulez-vous ?

Le Liban et les Libanais auraient pu intervenir en ami et médiateur dans la confrontation présente entre sunnites et chiites. Au Liban même pour commencer et au niveau des axes régionaux ensuite tenus par l’Iran et l’Arabie ensuite.  

Grâce à sa spécificité et à ses liens séculaires tissés avec les uns et les autres.

On sait ce qu’il en fut…
La triste réalité est  là et les réveils sont parfois difficiles.