Edito du 10 juin 2019 : LA RECONSTRUCTION DU LEVANT, LE DEFI DU SIECLE

Par Elias MASBOUNGI

LA RECONSTRUCTION DU LEVANT : LE DEFI DU SIECLE

 

La reconstruction de la Syrie et de l’Irak est un méga-chantier offrant des opportunités pour les entreprises du monde entier malgré les chasses gardées que s’attribuent la Russie, les USA, la Chine et d’autres pays encore.

Les chiffres (à la hausse) actuellement disponibles auprès d’institutions internationales dont la Banque Mondiale se situent entre 200 et 250 milliards de dollars US.

Des ingénieurs et spécialistes chinois, russes et européens se bousculent déjà dans les grands palaces de Damas et des entreprises libanaises courtisent chacun à sa manière les hauts responsables de Damas, Baghdad et Erbil.

Les uns pour enlever des marchés relevant de leurs spécialités respectives, les autres pour sous-traiter ou financer des grands travaux.

Les dirigeants des grandes entreprises ayant la bonne habitude de ne pas attendre que les armes se taisent pour se manifester.

L’expérience leur ayant appris que les premiers arrivés sur place ont l’avantage de leur présence et de la possibilité de prendre contact avec les ministères et organismes locaux.

Au cours d’une conférence tenue à Beyrouth les 7,8 et 9 juin courant, des ministres et capitaines d’industrie libanais ont invité leurs compatriotes de la diaspora à conclure

d’ores et déjà des partenariats pour réaliser ou financer mille et un projets de ce Levant qui a subi les affres de la guerre sur les rives de l’Oronte, du Tigre et de l’Euphrate.

Initiative plus que louable du ministre libanais des affaires étrangères, M. Gebran Bassil, maître de cérémonie de ces journées qui ont réuni plus de deux mille chefs d’entreprise et investisseurs venus des cinq continents sous l’égide de la « Lebanese Diaspora Energy ».

Opération qui a donné lieu à des tables rondes sur des thèmes sectoriels et des contacts bilatéraux anticipés. La règle d’or étant de prévoir avant de savoir. De se préparer avant le coup d’envoi de ce gigantesque chantier.

Au cours des interventions, des spécialistes ont fait la lumière sur les multiples facettes de cette reconstruction qui devra faire face aux besoins des trois prochaines décades avec les technologies adéquates.

Les favoris étant ceux qui se lanceront dans la compétition sans tabous ni préjugés d’ordre politique ou autres considérations armés de confiance et de compétence.  

Il reste que le « régime » syrien jusqu’à nouvel ordre, favorisera les soumissionnaires des grands projets relevant de pays amis et pénalisera ceux qui lui ont été hostiles durant la guerre. Idem pour l’Irak où curieusement les Américains et les Iraniens auront leur part ainsi que les entreprises battant pavillon européen sauf la France, bien entendu.

Les « Bouygues » et autres ténors des grands projets pourront surmonter cet obstacle via des multinationales européennes ou autres.

Une parade au boycott politique de Damas qui pourrait faciliter les choses.