GRAPHIES ET CARTOGRAPHIES

Les ténors qui s’activent au remodelage du Proche-Orient sont engagés dans ce qui ressemble plus à une empoignade qu’à une concertation, à en juger par leurs « joutes médiatiques » et déclarations officielles.

Pour ne parler que Donald Trump, Benjamin Netanyahou, Ahmad Al-Chareh et Rajab Tayyeb Erdogan, force est de constater qu’ils se lancent dans une sorte de débat sans frontière anachronique –  qui sape autant leur crédibilité que leur popularité – plutôt que dans la recherche de formules cohérentes pour l’avenir de cet « orient compliqué ». Cet orient où, comme l’a conseillé Charles de Gaulle, il ne faut jamais aller avec des idées simples.

Cause aggravante : les échanges se font maintenant par sites et blogs plutôt que par médias sérieux, crédibles et respectueux de l’éthique professionnelle. 

Les autres acteurs de la région pourtant dans l’œil du cyclone préfèrent garder leurs distances, tant par prudence que par la crainte de ne pas être entendus. Les rois et présidents Abdallah et Sissi tout comme les dirigeants irakien, koweitien, saoudien et Qatari préférant quant à eux rester aux premières loges ou tout simplement dans les tribunes.

Il n’est pas faux de penser que cette nouvelle carte du Proche-Orient vise avant tout à assurer à  Israël des frontières et un voisinage qui permettrait au peuple élu de reprendre confiance après les terribles secousses de ces deux dernières années et d’espérer un avenir stable et une « survie meilleure ».

Pour être plus clair, la stabilisation de la Jordanie par l’annexion de la Cisjordanie, la partition de l’Irak et de la Syrie qui se verrait offrir dit-on de vastes régions du nord-est du Liban et – ce qui est plus difficile – la prudente résignation des héritiers des empires ottoman et perse.

Parallèlement et sans s’égarer dans les détails, les accords sur le tracé des voies pétrolières et gazières, les gros investissements et la problématique gestion des matières et technologies de demain.

Aujourd’hui, chaque partie clame une sorte de victoire ou annonce une déconfiture du camp d’en face. Les USA affirment avoir paralysé pour des années les capacités nucléaires de l’Iran et Israël promet de mettre l’Iran à genoux. En face les mollahs revendiquent une victoire divine et le tandem Hamas-Hezbollah confirme ses intentions de poursuivre la lutte de génération en génération.

A croire que la communication de demain ne suffira pas pour informer correctement, sans pour autant convaincre, la population du globe.

                                                                                                          E.M.