Valeurs actuelles : Entretien avec le président Aoun

Entretien avec le président Aoun.  Propos recueillis au palais présidentiel de Baabda, par Jean Aziz, Antoine Colonna, Marie de Greef-Madelin et Akram Safa

“NOUS SOUFFRONS D’UNE CRISE TRÈS VIOLENTE”
Au lendemain de la formation d’un nouveau gouvernement et tandis que le peuple gronde, le président Michel Aoun reçoit Valeurs actuelles pour évoquer non seulement la situation économique et financière mais aussi les tensions géopolitiques. Moments de vérité.

La France regarde toujours avec une attention particulière ce qui se passe au Liban. Comment la crise s’est-elle installée?
Notre situation est très mauvaise. Nous souffrons d’une crise économique très aiguë, très violente même. L’économie libanaise s’est transformée en économie de rente depuis que la Syrie est entrée au Liban, dans les années 1990. Nos budgets étaient nourris par l’endettement. Cela a créé une économie non productive et conduit au surendettement. Trois éléments sont venus aggraver cette situation. Tout d’abord, la conjoncture mondiale, qui a eu un impact négatif sur notre économie. Ensuite, il y a eu les guerres qui ont frappé les pays arabes qui importaient nos produits et, par-dessus tout, la crise des réfugiés syriens déplacés vers le Liban. Ils représentent aujourd’hui près de la moitié de notre population. C’est bien évidemment une situation intenable,même pour un grand pays. S’il y a eu une assistance de la communauté internationale, il reste que cette
crise nous a coûté quelque 25 milliards de dollars, selon les estimations réalisées par le FMI et la Banque mondiale. LIRE L’INTEGRALITE DE L’ENTRETIEN