IRIS : « Le secteur pétrolier et énergétique est dans le brouillard »

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le-secteur-petrolier-et-energetique-dans-le-brouillardInterview de Francis Perrin – Le Chiffre d’Affaires
Francis Perrin est directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des problématiques énergétiques.

Les prix du pétrole ont été sérieusement érodés par l’épidémie de la Covid 19. Comment expliquez-vous une telle situation, outre la baisse de l’activité industrielle à travers le monde ?

Entre le début de l’année et le creux de l’économie mondiale en avril, les prix du pétrole ont chuté de l’ordre de 70%, ce qui est considérable. Cette chute est la résultante de la crise économique mondiale générée par la pandémie de la Covid-19, des réactions des gouvernements à cette pandémie, des dissensions entre pays producteurs de l’Opep+ (23 pays, dont 13 pays Opep et la Russie) en mars et d’une menace de guerre des prix et des parts de marché par l’Arabie Saoudite suite au rejet par la Russie des propositions de l’Opep. Parmi ces trois facteurs, le plus important est le second, c’est-à-dire les politiques de confinement imposées par les Etats. Près de quatre milliards de personnes ont été touchées par ces restrictions de déplacement. Or, le pétrole est surtout consommé dans le secteur des transports et ces confinements ont donc entraîné une baisse énorme de la demande pétrolière. Cet effondrement de la demande a créé une surproduction massive de pétrole, d’où la chute des prix.