VIBRANT APPEL DU PATRIARCHE-CARDINAL RAÏ

WP1-Orient le JourVIBRANT APPEL DU PATRIARCHE-CARDINAL RAÏ AUX LIBANAIS RESIDENTS ET EMIGRES : ELIRE UN PRESIDENT ET SAUVER LE PAYS DES DANGERS QUI NOUS GUETTENT

Changement de programme pour la deuxième journée de la visite en France de S.B. le patriarche-cardinal maronite, Mar Béchara-Boutros Raï qui ne rencontrera le Président François Hollande qu’aujourd’hui mardi alors que ce tête-à-tête devait se dérouler hier.

sb-beechara-rai-200x136S.B. le patriarche-cardinal maronite,Mar Béchara-Boutros Raï

On sait que cette réunion à l’Elysée portera sur des questions politiques, notamment la vacance présidentielle au Liban et la question des chrétiens d’orient. Deux sujets que le chef de l’église maronite n’a pas manqué d’évoquer depuis le début de son séjour dans la capitale française tant au cours de ses sermons et déclarations que lors de ses pourparlers avec les personnalités françaises et libanaises rencontrées.

Au jour II de sa visite, Mgr Raï s’est rendu au Palais du Luxembourg où il a été accueilli par le Président Gérard Larcher. A l’ordre du jour : un tour d’horizon de la situation au Liban et dans la région et en particulier la crise libanaise. Le Président Larcher, connu pour être un grand ami du Liban a demandé un certain nombre d’éclaircissements sur la crise libanaise et en particulier les raisons pour lesquelles le pays est sans Chef d’Etat depuis plus d’un an. Un échange de vues devait suivre sur ce point ainsi que sur le drame des réfugiés syriens et l’incapacité du pays du cèdre à contenir ce flux et d’y faire face aux plans humanitaire, social et sécuritaire.

Outre son soutien ferme au Liban, le Président Larcher a promis de redoubler d’efforts auprès des hautes instances politiques du pays pour que cette solidarité avec le Liban se traduise par des faits.

Le Sénat pourrait adresser  à ce sujet des notes et propositions au Président Hollande et au gouvernement.

A midi, le chargé d’affaires libanais, M. Ghadi El-Koury, a donné dans les salons de l’ambassade, rue Copernic, une réception en l’honneur du patriarche Raï en présence de personnalités françaises et libanaises, le ministre des A.E., M. Gebrane Bassile, la délégation patriarcale et des journalistes libanais et français.

Dans son discours de bienvenue, M. El-Khoury a souligné l’importance du rôle de l’église maronite dans l’histoire moderne du Liban et dans les structures politiques depuis le siècle dernier. Il a insisté sur cette visite pastorale du patriarche-cardinal porteuse d’espoir et annonciatrice de lendemains meilleurs.

Le chargé d’affaires a  d’ailleurs rendu hommage à la présence de l’église maronite dans le monde, partout où se trouvent des communautés libanaises.

En nous réjouissant de votre présence en France, a encore dit le chef de la mission diplomatique libanaise, nous apprécions votre grande sagesse, votre sincérité et votre  volonté de sauvegarder le Liban-mission en ces moments dramatiques et à l’heure où les crises nous cernent de tout coté et en particulier le danger  de la montée de l’intégrisme qui dénature la religion.

 

Le ministre Gebrane Bassile devait prendre ensuite la parole pour évoquer le calvaire vécu depuis un siècle par l’Arménie où il se trouvait en compagnie du patriarche avant de venir en France ajoutant : « Nous ne sommes pas disposés à vivre ce qu’ont vécu les Arméniens car nous sommes actuellement menacés par le même danger d’éradication que le peuple arménien. » 

Ce sont ces dangers qui menacent les Libanais et non seulement les chrétiens car le terrorisme ne fait aucune distinction entre les communautés, a poursuivi le chef de la diplomatie libanaise qui a souligné à son tour l’importance du rôle de Bkerké face aux mêmes  dangers qui menacent notre pays.

Après les richesses pétrolières, les ressources de l’eau, il faut citer aujourd’hui cette richesse que constitue pour le Liban la présence de ses fils à l’étranger a encore dit M. Bassile qui a  affirmé que la présence libanaise à l’étranger équivaut à notre présence au pays. Il devait affirmer ensuite que le flux démographique menace également le Liban et revenir aux cérémonies du souvenir que viennent de célébrer les Arméniens.

« Un peuple qui perd sa mémoire est un  peuple qui peut perdre sa terre et sa cause », a conclu le chef du Palais Bustros.

Le patriarche devait enfin prendre la parole pour insister sur l’importance d’obtenir et de sauvegarder pleinement les droits des Libanais et de leurs descendants  implantés dans le monde qui ont et sont, a-t-il dit, fidèles à leurs pays d’accueil.

Après avoir félicité les personnalités et les ambassadeurs libanais présents pour leur dévouement et leur travail, le chef de l’église maronite a développé les trois thèmes suivants :

  • Un appel à tous les Libanais dans le monde, les prêtres et les responsables de la Fondation maronite dans le monde pour qu’ils redoublent d’effort  au service du Liban et de ses causes.
  • Un appel à l’Assemblée Nationale pour qu’ils légifèrent en vue de l’acquisition de la nationalité libanaise pour tous leurs Libanais et leurs descendants dans le monde.
  • Un appel à tous les blocs parlementaires libanais pour qu’ils procèdent le plus rapidement possible à l’élection d’un nouveau Président de la République.
  • Un renforcement de la coopération entre Bkerké et le ministère des affaires étrangères pour que grâce à la créativité des Libanais nous puissions trouver des solutions à nos problèmes.

« Il n’est pas acceptable  que nous restions dans cette crise sans avoir de réponses à donner à ceux qui nous questionnent sur ce sujet », a conclu le patriarche-cardinal qui clôturera sa visite en France par un tête-à-tête à l’Elysée à la mi-journée, toute autre activité prévue pour demain ayant été annulée.