Les attentats de Qaa : CONDAMNATION FERME ET VIVE INQUIETUDE A PARIS ET DANS LE MONDE FRANCOPHONE

WP1-Orient le JourLes attentats de Qaa :CONDAMNATION FERME ET VIVE INQUIETUDE A PARIS ET DANS LE MONDE FRANCOPHONE 

La crise libanaise évoquée encore une fois par les ministres français et saoudien des A.E.

WP1-diplomatieLes attaques terroristes de Qaa ont donné à la France et au monde francophone d’exprimer  encore une fois l’occasion d’exprimer soutien et solidarité avec le pays du cèdre provoquant en même temps une vive inquiétude quant à notre avenir immédiat.

Alors que le porte-parole du Quai d’Orsay exprimait sa vive condamnation de ces actes terroristes et présentait ses condoléances aux responsables libanais et aux familles des victimes, la secrétaire générale de l’OIF, Mme Michaëlle Jean  déplorait  qu’une fois encore «des populations civiles sont lâchement visées par ces attaques intolérables ». Dans un communiqué diffusé hier, la haute responsable de la francophonie a estimé que c’est le monde francophone qui est touché en plein cœur et que les pays francophones se tiennent aux côtés du Liban « durement éprouvé par l‘instabilité régionale ».

Par ailleurs, des organisations de soutien aux Chrétiens d’orient dont  « Œuvre d’Orient »,  la « Chredo »  et d’autres associations expriment leur colère face à ce nouveau massacre perpétré dans une localité chrétienne libanaise.

Dans les milieux politiques gouvernementaux et parlementaires qui suivent de près les développements de la situation au Liban, on craint la répétition d’actes terroristes contre des villages chrétiens situés tout près de la frontière syrienne pour faire oublier les revers subis par les troupes de l’E.I. en Syrie et en Irak.  Pourquoi des objectifs spécifiquement chrétiens, s’est demandé un sénateur ami du Liban qui répond à sa propre question en expliquant que les terroristes veulent  punir les communautés chrétiennes libanaises pour leur attachement à leur terre et leur soutien à l’Armée dont ils sont devenus tout naturellement des supplétifs du fait de la présence à Qaa, Ras Baalbeck et d’autres villages chrétiens de militaires à la retraite qui noyautent et forment des groupes d’auto-défense.

Autre sujet d’inquiétude évoqué cette fois-ci par un ancien  ministre français : le manque d’armement et d’équipements adéquats du côté de l’Armée qui se bat en première ligne avec un courage exemplaire et un moral d’acier.

Si on veut aider concrètement le Liban, ajoute cet ancien ministre, il faut offrir au Liban dans l’urgence des moyens  à la hauteur des dangers qui le guettent. Rappelant que la Grande Bretagne vient d’offrir et d’installer le long de la frontière nord-est du Liban « onze tours d’observation et de surveillance  super-sophistiqués qui permettent à la troupe de contenir l’ennemi », cette personnalité française invite son gouvernement à « joindre le geste à la parole » et à ne plus se contenter de soutiens et d’expressions de solidarité. Il est indispensable que Pari s tente de compenser, par un appel à une aide concrète internationale, l’aide militaire saoudienne promise puis annulée.

Aider le Liban et lui exprimer un soutien réel, M. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, en a encore parlé hier lors de sa conférence conjointe avec son homologue saoudien, M. Adel Al Jubeir, lorsqu’il a répété qu’il se rendra les 11 et 12 juillet à Beyrouth «pour y avoir des discussions avec toutes les parties »  et revenir avec une idée plus claire de ce qu’il convient de faire pour le Liban. Notamment au niveau de la vacance présidentielle.

 Il n’a certes pas parlé de l’aspect militaire de l’aide au Liban mais un de ses conseillers a indiqué que les Libanais soulèveront ce point précis lors de leurs pourparlers avec leur hôte.

Au cours de cette même rencontre avec les représentants de la presse hier au Quai d’Orsay, le ministre saoudien des Affaires étrangères a qualifié la situation au, Liban de très grave accusant l’Iran de bloquer le processus démocratique dans le pays et de tout faire pour que la crise libanaise se poursuive.

Ces entretiens de M. Al Jubeir à Paris étaient précédés par d’autres échanges de vues franco-saoudiennes, lundi lorsque l’Emir Mohammed Ben Salman, vice prince héritier du royaume wahabite a été reçu à l’Elysée puis à Matignon et au Quai d’Orsay. Mais, là, rien ne permet de croire que la crise libanaise a été évoquée en tant que telle mais uniquement sous l’angle des retombées négatives de la guerre en Syrie. M. Ayrault a affirmé à ce propos que le N° 3 saoudien avait surtout exposé son plan intitulé « Vision 2030 »

Seule une intention commune (franco-saoudienne) d’aider le Liban aurait été évoquée lors des pourparlers de l’Elysée et du Quai d’Orsay.

La morale de l’histoire : les visites alternées en France de responsables saoudiens et iraniens (Mohammed Javad Zarif, Mohammed Ben Salman, Adel Al Jubeir ) se suivent et  se ressemblent pour ce qui est du Liban sinon que les deux parties expriment à chaque fois avec un eu plus d’insistance leur volonté d’aider « ce pays ami »…

Aujourd’hui mercredi  M. Jean-Marc Ayrault recevra son homologue russe, M. Serguei Lavrov mais il semble que la Syrie soit essentiellement  au centre de leurs entretiens. Avec les retombées de la guerre syrienne sur les pays environnants.