Le Président Rohani mercredi à Paris

WP1-Orient le JourLe Président Rohani mercredi à Paris : LA CRISE LIBANAISE ET LA PRESIDENTIELLE CONNAITRAIENT UN DEBLOCAGE

Hassan Rohani Les entretiens franco-iraniens qui se dérouleront à Paris mercredi et jeudi prochains lors de la visite officielle en France du président iranien Hassan Rohani auront-ils des effets positifs sur la crise libanaise et plus particulièrement sur notre élection présidentielle ?

Des signes positifs ont été recueillis hier dans ce sens à l’Elysée où le Président François Hollande prononçait son discours traditionnel de vœux devant le corps diplomatique.

Dans ce document qui comprenait une énumération des crises internationales avec des arrêts  sur les points chauds du globe, le Liban a été évoqué en ces termes :

« Au Liban, la vacance institutionnelle est éminemment regrettable et peut devenir dangereuse. Un dénouement est urgent. Il ne peut se réaliser que dans le consensus interlibanais. Et l’Iran et l’Arabie Saoudite doivent y contribuer. La France est attentive à l’unité et à l’intégrité de ce pays ami. »

Il n’en fallait pas plus pour que des diplomates présents à l’Elysée parviennent à conclure, avec les réserves d’usage, que le Liban figurera à l’ordre du jour des pourparlers entre le Président Hollande et son hôte. Entre autres sujets plus importants dont le principal restera celui des relations bilatérales franco-iraniennes.

Un ambassadeur arabe a laissé entendre que la crise libanaise et l’élection présidentielle pourraient être traitées dans le cadre d’un rôle positif de la France visant, sinon à atténuer la tension entre Téhéran et Ryad, du moins à prévenir une nouvelle escalade entre ces deux puissances régionales.

Un des éléments de ce sujet pourrait être, a ajouté ce diplomate, serait que ces deux pays s’entendent sur une sortie de crise au Liban qui serait amorcée par une entente sur le profil du prochain Président libanais sans le nommer.

En fait, poursuit ce même diplomate, on n’aurait plus besoin de le nommer tant le profil serait en adéquation avec un des deux candidats. Michel Aoun et Sleiman Frangié.

Et si le Président Hollande n’a pas été plus explicite dans ce paragraphe consacré au Liban, a indiqué par ailleurs un journaliste français, cela ne signifie pas que le temps consacré au Liban dans la concertation Hollande-Rohani sera aussi bref.

 Et le journaliste d’ajouter, un rapprochement irano-saoudien initié par la France ne pourrait que se répercuter positivement au Liban, les trois parties concernées étant des amies du Liban qui ne lui veulent que du bien. Sans compter qu’en réduisant la tension au pays du cèdre et surtout en évitant un embrasement toujours possible, ils auraient les coudées franches pour régler un certain nombre de problèmes dans la zone et en particulier en Syrie et en Irak.

Tout cela pourrait se passer en prenant le soin et en affirmant que la France, l’Iran et l’Arabie Saoudite respectent la volonté des Libanais qui viennent de faire pas en avant au niveau de la présidentielle.

Ce coup de pouce franco-iranien en faveur du Liban pourrait faire partie d’un « deal » portant sur des concessions mutuelles entre Téhéran et Ryad, la France y jouant un simple un rôle de facilitateur.

On en saura certainement la semaine prochaine plus lors de la visite du Chef de l’Etat iranien à Paris qui fera l’objet cet après-midi à l’Elysée d’un briefing en « off » sur cet événement en présence d’un groupe restreint de journalistes.