LE PATRIARCHE GREC-CATHOLIQUE YOUSSEF ABSI SOUHAITE LA PLEINE CITOYENNETE POUR LES CHRETIENS AU MOYEN-ORIENT

Reçu dimanche à l’Elysée par le Président Emmanuel Macron . LE PATRIARCHE GREC-CATHOLIQUE YOUSSEF ABSI SOUHAITE LA PLEINE CITOYENNETE POUR LES CHRETIENS AU MOYEN-ORIENT

Paris, d’Elie MASBOUNGI

En France, depuis quelques jours à l’invitation de l’Œuvre d’Orient, le Patriarche grec-catholique d’Antioche, S.B. Youssef Absi, a été reçu dimanche à l’Elysée par le Président Emmanuel Macron. L’entretien a porté sur la question des chrétiens d’Orient et le soutien de la France aux chrétiens de Syrie, du Liban, d’Egypte et des autres pays où les communautés chrétiennes connaissent des difficultés les poussant parfois à l’exode.

Le patriarche Absi a confié à «L’Orient Le Jour » ses impressions avec le Chef de l’Etat français qui  a exprimé lors de leur entretien son soutien aux chrétiens vivant au Moyen-Orient.

Le chef de l’Église melkite a exprimé le souhait d’une entente franco-européenne sur une position minimale de soutien. Il a insisté sur le fait que l’aide aux chrétiens d’orient passe nécessairement par un renforcement de leurs institutions religieuses et sociales sur place.

« C’est très important car nous les chrétiens d’orient nous avons un rôle effectif à jouer dans l’évolution des sociétés surtout dans le domaine des droits de l’homme, dans celui de la citoyenneté et de la prospérité des sociétés moyen orientales.  Les chrétiens d’orient dans les pays musulmans refusent d’être considérés comme des minorités, ici en France, on parles des minorités chrétiennes, nous refusons d’être considérés comme des minorités,  nous sommes des citoyens, nous avons tous les droits et tous les devoirs, car nous sommes un composant originel de cette région du monde, nous pouvons encore jouer un rôle déterminant comme nous l’avons déjà fait dans le passé, comme dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du service social, de la politique, de l’économie, de la culture. »

Le patriarche ajoute « Les événements sanglants qui ont accablé les pays de notre région ont poussé les jeunes à quitter leur patrie respective pour chercher refuge ailleurs, la situation économique difficile aidant, surtout maintenant. Leur désir d’expatriation est encouragé par les facilités que semblent leur offrir les pays d’accueil. Comment collaborer avec la France et l’Europe pour donner aux fidèles chrétiens les moyens de rester dans leur pays ? Personne ne quitte son pays s’il n’a une raison majeure. L’émigration est un phénomène naturel qui a touché de nombreux pays depuis le XIX° siècle. Il faudrait mettre en place une politique de concertation entre les communautés concernées par cette question et les puissances occidentales ».

Sur le nombre des chrétiens ayant quitté la Syrie notamment, poussés par les guerres et les exactions subies, le patriarche Absi n’a pas souhaité donner des chiffres : les migrants sont moins nombreux que ceux qui ont décidé de rester au pays. Il a expliqué que les institutions religieuses et civiles apportent une aide et un soutien à leurs communautés mais ne peuvent prendre la décision à la place des fidèles de rester sur place ni d’inciter ceux qui ont choisi l’exil de revenir.