La conférence sur le LIBAN (CEDRE) sera présidée par Emmanuel Macron et Saad Hariri

© Ludovic Marin Source: Reuters

En présence d’une cinquantaine de pays et d’organisations, avec un ordre du jour chargé : la conférence sur le LIBAN (CEDRE) sera présidée aujourd’hui par Emmanuel Macron et Saad Hariri

Paris, d’Elie MASBOUNGI

Emmanuel Macron et Saad Hariri à l’Elysée – © Ludovic Marin Source: Reuters

La conférence économique pour le développement, pour les réformes et avec les entreprises (CEDRE) qui s’ouvre ce vendredi matin au centre de conférences ministériel (rue de la Convention) marquera le début de la concrétisation de la nouvelle page dans les relations franco-libanaises annoncée lors de la visite d’Etat à Paris du Président Michel Aoun. Lors de ses discours et déclarations au cours de cette visite, le Président Emmanuel Macron avait fermement affirmé la volonté de la France d’aider le pays du cèdre à se relever et à reprendre sa place dans sa région et à rayonner dans le monde entier comme modèle de « vivre ensemble » et de coopération dans les domaines politique, économique et culturel.

Et si la rencontre de demain se présente sous le signe de l’économie et du développement, elle ne manque pas de profiler la nouvelle ère avec son contenu politique et les mille et une facettes du renouveau libanais.

Les assises de demain se tiendront sous la double présidence du Chef de l’Etat français et du premier ministre libanais qui prononceront respectivement les mots de clôture et d’ouverture des travaux alors que les séances seront dirigées par M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères  et M. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.

Avec la participation de hauts responsables d’une cinquantaine de pays, d’organisations financières régionales et internationales parmi lesquelles on peut citer une dizaine de pays européens, six pays arabes, les USA, le Canada et des pays aussi divers que le Corée du Sud, le Brésil, l’Indonésie et une dizaine d’organisations financières dont le FMI, la BERD, la BEI, le Fonds arabe pour le développement économique et social(FADES).

CEDRE s’inscrit dans la lignée des résolutions prises le 8 Décembre 2017 à Paris du groupe international de soutien au Liban et de la conférence de soutien à l’armée libanaise tenue à Rome le 15 Mars dernier.

De source gouvernementale proche des organisateurs de la conférence, on apprend qu’après avoir entendu la partie libanaise relater les réalisations politiques positives de ces derniers mois (Nominations au sein de l’administration à des postes vacants depuis plusieurs années, adoption d’une nouvelle loi électorale applicable dès le scrutin du 6 mai) vote du budget de l’Etat après 12 ans de fonctionnement sans loi de finances, signature d’accords pour l’exploitation du pétrole et du gaz libanais, les représentants des pays participants rétorqueront  qu’il reste encore beaucoup à faire notamment, la remise sur pied de l’économie, et l’amorce de solutions des problèmes structurels tels que le déficit, la date publique et la très faible croissance.

Seraient également évoqués par les intervenants à la conférence la situation encore confuse en Syrie et ses conséquences sur le Liban a niveau humanitaire et social en général, le chômage croissant, les 200.000 Libanais en dessous du deuil de pauvreté et surtout le grand fléau qu’est la corruption.

On s’attend, bien sûr à ce que le Président Saad  Hariri présente sa « vision gouvernementale pour la croissante et l’emploi » et l’ambitieux programme  d’investissement de capitaux connu sous son sigle anglais (CIP) basé sur des projets d’infrastructure et de développement estimé à 10,8 milliards de dollars y compris les expropriations en y ajoutant les bonnes dispositions  de la Banque Mondiale, montant où 35 pour cent pourraient être constitués d’investissements privés.

Il semble qu’en raison de l’importance du plan et de son enveloppe budgétaire et d’un avis favorable qui aurait été donné par le groupe de la BM des participants pourraient s’engager sur la première parie du calendrier d’exécution en incitant le gouvernement libanais à entreprendre des réformes et à renforcer les institutions du pays.

Les secteurs qui seraient particulièrement intéressants pour les investisseurs privés qui seront présents vendredi seraient l’énergie, les transports, le traitement des eaux, la santé, l’éducation et la formation.

Nombre de pays et d’organismes participants pourraient souligner l’urgence et l’importance d’une réforme fiscale adaptée accompagnée d’une bonne perception des impôts et d’une réduction des dépenses publiques en vue d’une réduction progressive de la dette publique.

Lors des débats, des chefs de délégation pourraient souligner la nécessité d’un engagement ferme du Liban à lutter efficacement contre la corruption et une transparence au niveau des aides et participations des donateurs. Par le moyen d’un suivi grâce à des réunions périodiques avec les parties étrangères concernées. Un site web pourrait être requis par des pays et organismes présents afin d’assurer la transparence requise.

Au plan politique, le principe déjà évoqué mais pas bien appliqué de la distanciaton pourrait enfin être recommandé et figurer au communiqué final de la conférence.

Le ministère de l’économie et des finances a activement participé aux préparatifs de « CEDRE » aux côtés du Quai d’Orsay et de l’Elysée.

Le ministre, M. Bruno Le Maire rencontrera samedi, dans le cadre de cette conférence le Président Saad Hariri ainsi que des chefs d’entreprises françaises et libanaises. Le ministre entend inciter surtout les entreprises françaises déjà implantées au Liban à investir et à s’engager dans des projets figurant au plan CIP de 10,8 milliards que présentera le chef du gouvernement libanais aux participants de « CEDRE ».

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