Edito du 2 mai 2019 : LA LIBERTE DE…DESINFORMER

Par Elias MASBOUNGI

LA LIBERTE DE…DESINFORMER

 

La journée mondiale pour la liberté d’expression célébrée le 3 mai à l’initiative de l’UNESCO sur le thème des « relations entre la presse et la démocratie » pourrait s’intituler tout aussi bien «  la journée de la liberté de désinformation ».

Cette liberté mal comprise et mal exercée donne lieu à toutes sortes d’abus dont la désinformation délibérée n’est pas le moindre mal. Vive la démocratisation… tout le monde peut devenir aujourd’hui journaliste, reporter, critique, photographe et créer sur le web son propre journal, quitte à en être le seul lecteur…

Le plus grave étant que nombre de personnes estiment qu’avec leur portable ils sont informés en temps réel de tout ce qui se passe dans le monde. 

Persuadés que lire un journal, suivre à la télévision ou entendre la radio à l’heure des nouvelles est aujourd’hui suranné.

Il reste que tout cela se pratique au détriment de la précision, de la rigueur et d’un minimum d’objectivité. Avec de graves atteintes à la vie privée des personnes par le moyen d’affirmations mensongères et autres calomnies souvent fatales.

Hier encore, des lois réglementant les médias permettaient encore aux victimes de cette désinformation de se défendre. Aujourd’hui, il reste bien sûr tout un recours juridique pour exiger des démentis et obtenir des réparations.

Mais que faire avec des criminels dans la nature, sans domicile fixe et souvent sans identité ?

Pis encore que ces sites d’info sauvages, des « blogs » et des pages qui en trois lignes peuvent ruiner une entreprise ou un foyer, abattre une personne ou mettre fin à une réputation bâtie durant toute une vie.

Liberté d’expression et d’information, que de crimes….